Diégèse | |||||||||
lundi 4 décembre 2000 | 2000 | ||||||||
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à venir et déjà passé | |||||||||
Je
pars tôt dans le froid. J'ai décidé ainsi de partir
tôt et le froid me prend, dans la danse et dans le temps. C'est comme
aller à l'école quand il fait froid. Les pensées ne
s'en émeuvent pas. Ce soir, je dîne avec Js. et je ne
te l'ai pas dit. Dans le doute, je crois reconnaître ta voix. Tout
le jour passe. Tu m'appelles et je t'appelle, tu me proposes de
dîner
avec toi ce soir, juste le jour où tu sais que je ne suis pas libre. Je ne ferai pas cela.
Je ne dînerai pas avec toi. Comment est-ce que le soir est arrivé sans toi ? C'est déjà un soir de l'année prochaine, une série d'années prochaines qui se profilent et qui tanguent ensemble pour me faire peur, sorcières d'années qui viennent. Dans la tendresse qui t'appelle, tu reconnais ma voix et mon cœur. Mon cœur. est-ce que je pensais jamais appeler ce mot ? L'utiliser encore, comme si tu m'aimais. |
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déjà passé et à venir | |||||||||
J'ai
dîné avec
toi, décommandant sans grande peine cet autre dîner qui ne
me faisait pas vraiment plaisir. Tu avais décidé de ne pas
faire la cuisine, de m'emmener dans un endroit proche, où tu as
des habitudes de solitude et où l'ensemble du personnel m'a regardé
avec l'envie distante de dîner avec toi. Comme le restaurant était
proche de l'appartement que tu occupes aujourd'hui, j'ai passé tout
le dîner à me demander si je verrais tes jambes, ton corps
ensuite, après et si la lumière baisserait avec le sommeil
qui viendrait doucement après le désir et après la
chaleur. Nous sommes sortis tard et l'heure démentait toute rencontre
possible et nous nous sommes séparés vite, dans la feinte
de l'attente
pressée d'un métro qui pouvait très bien ne pas venir
et d'un dernier métro que nous aurions pu manquer. Je me rappelle des matins froids où je n'entendais plus que mon cœur sur le quai. |