Diégèse


jeudi 28 décembre 2000




2000
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L'atelier du texte
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à venir et déjà passé

Pendant la nuit, la neige est tombée, puis s'est arrêtée, donnant enfin à l'hiver une allure de froid, de givre et l'on pourrait s'attendre à voir arriver un père Noël en retard, disant qu'il ne savait pas, qu'il n'avait pas pu venir, mais que c'était bon, qu'il était là maintenant, qu'il allait faire la distribution. Je fais du feu, je lis un peu en écoutant de la musique, le temps sans toi n'est pas du temps. Il passe.
Je suis allé me promener dans la neige. Il y avait quelques skieurs de fond qui essayaient tant bien que mal leurs skis nouveaux reçus pour Noël. Je m'enfonçais avec mes pauvres chaussures, pris dans ce monologue intérieur qui se déclenche quand il fait froid. 
J'ai remis en marche mes téléphones, mais tu ne m'avais laissé aucun message. Je ne sais pas si tu es de retour au Caire ou si tu pars bientôt pour Damas. Je suis certain que tu visites encore les pyramides, avec ces rencontres de hasard que tu sais provoquer et je les hais.
















déjà passé et à venir





Pendant la nuit, la neige est tombée et quand je me suis levé le matin, elle tourbillonnait encore, voletant au dessus du village, en bas, trop légère pour peser sur la campagne et les arbres. La neige ne me faisait pas peur. Je suis allé faire les courses, me demandant encore s'il fallait que je vienne ici, si loin de toi, si loin de la solitude particulière dans laquelle tu me déposes gentiment. J'ai marché dans le froid, sentant comment il peut encore mordre, prendre les mains et les oreilles et laisser le soleil piquer encore le visage, comme dans l'enfance, à la montagne. Je me rappelle ces premières pistes de ski. C'était à Avoriaz, je crois. Il avait fallu prendre un télésiège et partir sur les skis sitôt arrivé en haut. Je me rappelle tous ces plats de fromage et de charcuterie qu'il faut ingurgiter à la montagne et passer ensuite des heures à digérer dans des appartements toujours trop chauffés. Quand je suis seul sur le téléski, je pense à toi.