Diégèse


vendredi 29 décembre 2000




2000
ce travail est commencé depuis 364 jours (22 x 7 x 13 jours)
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ce qui représente 2,4566% de la vie de l'auteur
cinquante-deux semaines d'écriture
hier

L'atelier du texte
demain










à venir et déjà passé

Dans le matin encore sombre, je ne vois plus le chemin qui descend au village. Je voudrais prendre quelques instants pour aller chercher des croissants, mais avant, prendre un café noir, au café de la place où je pourrais même, si je le voulais, commander une liqueur, pour jouer au poète, pour être ensuite, dans le jour qui se lève, plus esseulé encore, plus terriblement seul. Je suis dans la neige, je voudrais m'y enfouir.
L'après-midi, le soleil se lève un peu. On retrouve, avec bonheur, les couleurs vives des anoraks molletonnés sur les quelques pistes de ski ouvertes et la couleur rouge des luges des enfants, et leurs cris lorsque ça descend trop vite.
Le froid est vif, il engourdit le manque que j'ai de toi, de ta voix qui doit s'entendre. Tu m'as dit que tu commençais une croisière sur le Nil, que nous ne pourrions pas nous parler. Que les crocodiles te mangent.
Je ne t'appellerai pas.
















déjà passé et à venir





J'ai attendu que le jour se lève sur la montagne pour aller chercher du pain et des croissants, comme si c'étaient vraiment des vacances, ou une retraite anticipée, et que, chaque jour désormais, j'irais ainsi, tôt le matin, répétant toujours les mêmes gestes par le chemin qui descend vers le village.
L'après-midi, la neige a commencé à tomber et j'ai décidé de faire le tour du mont à pied, pour sentir un peu le vent et le froid et rentrer ensuite fourbu, dormir alangui devant le feu. 
La montagne est pleine de clichés, de cris, de joie sur la luge et sur les skis. Mais cette année, les remontées mécaniques sont toutes fermées. La neige est trop fine encore, trop clairsemée. Tout fait semblant, comme si, dans cette fin de siècle, rien n'était plus vrai et que les choses comme l'amour se perpétuaient sans vraiment y croire. Je n'ai pas entendu ta voix depuis des siècles je crois, un au moins, déjà.