Diégèse | |||||||||
samedi 22 juillet 2000 | 2000 | ||||||||
ce travail est commencé depuis 204 jours (22 x 3 x 17 jours) | et son auteur est en vie depuis 14657 jours (14657 est un nombre premier) | ||||||||
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à venir et déjà passé | |||||||||
Il a fait beau sur Paris. Assez pour que le jour se passe sans gris et sans grisaille. J'ai acheté un billet d'avion, ce qui me plonge toujours dans le doute le plus froid. Je regarde les coupons et je me dis que ces feuillets froissables facilement vont devenir attente à l'aéroport, garants de bagages, qu'ils vont rester dans une pochette dans la valise et qu'ils connaîtront ainsi la touffeur des jours dans l'aride de l'île, la fraîcheur des nuits, la poussière et l'odeur particulière des poutres de la maison. Et puis ils serviront au retour. Ils seront tenus par une main plus bronzée et ils périront dans la poubelle qui se remplira de quelques vêtements qui n'auront pas résisté au sel et au soleil, de papiers sans objet, de ce que l'on jette toujours quand on revient de vacances. | |||||||||
déjà passé et à venir | |||||||||
J'ai
dîné avec
K. et quand je dîne avec elle, c'est toute la littérature
et la peinture qui sont convoquées. La littérature, c'est
celle du monologue, une Sarraute qui aurait bu, une Duras qui
oublierait
d'aimer. La peinture, elles est marquée d'art brut, c'est Séraphine
quand elle est folle et puis mes amis J. et L. Alors, je suis comme le
grimpeur qui prend plaisir à sa souffrance. Je sens le dîner
passer avec toute la lenteur et je m'abreuve de noms
que je ne connais
pas, que j'ai oubliés, que j'oublie. Et malgré tout, je suis heureux, car il y a de la tendresse parfois dans le jeu de cette femme égoïste. Il y a parfois de la lumière quand elle évoque des rêves de bonté. Et puis il y a cette grosse dame triste et nous sommes tous, soudain, parfois, de grosses dames tristes. |