Diégèse | |||||||||
mardi 13 juin 2000 | 2000 | ||||||||
ce travail est commencé depuis 165 jours (3 x 5 x 11 jours) | et son auteur est en vie depuis 14618 jours (2 x 7309 jours) | ||||||||
ce qui représente 1,1287% de la vie de l'auteur | |||||||||
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du
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à venir et déjà passé | |||||||||
Dès le matin, la
fatigue revient. Le sable dans les yeux
m'empêche presque de les ouvrir. Je marche hagard me demandant où
je vais et ce que je vais bien pouvoir dire et faire dans un bureau où
l'on demande avant tout de la clarté. Ou
alors c'est le corps qui a décidé de changer, de marquer
que lui sait la décennie accomplie, que je ne peux lui mentir plus
souvent, qu'il faut accepter qu'il devienne mou, que les plis du ventre
s'accentuent, que la graisse s'accumule là même où
il y a de la maigreur, que la peau du visage s'épaississe, qu'elle
devienne terne et presque sale à force de gris. Je ne peux pas rester fatigué ainsi encore quarante ans, il faudra en finir. |
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déjà passé et à venir | |||||||||
J'ai cru que je ne te verrais plus. J'ai cru que je ne pourrais pas ouvrir les yeux et penser ensuite, aller penser, donner de la pensée, dire ce qu'il en est des choses. Tu m'envoies des phrases glanées, faussement sans doute, et qui égrènent des dates, des âges ou des semblants d'anniversaire. Je ne sais que te dire toi qui ne me reconnaîtrais pas si tu me rencontrais dans la rue. Comment vis-tu les jours ? Tu ne me parles jamais de toi. Tu n'esquisses jamais de confidence, vraie ou fausse et ton corps n'emplit jamais le vide de l'espace de la danse. J'ai reçu aujourd'hui une invitation à une fête et je me demande si tu iras encore. J'hésite quant à moi. Que faire de ce corps qui accuse déjà la danse des années ? |