Cela fait donc
un an que
nous ne nous sommes pas parlés, que tu es venu avec tant de réticence
à Paris pour rencontrer Paris, pour faire semblant d'être
un peu amoureux, traverser la ville jusqu'au soir, jusqu'à ce que
je vienne te chercher pour aller dîner.
Je me rappelle le saucisson qu'on sert dans ce restaurant du onzième
arrondissement, le bruit des tables à côté de nous
et la langueur de notre conversation après tous ces mots échangés.
Après, j'ai entendu une ou deux fois ta voix au téléphone.
Tu jalousais ce que je faisais ou tu faisais semblant et je ne savais
plus
rien de notre vieille amitié. Mais je sais qu'elle est là,
qu'il est toujours possible de la faire revivre. |
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C'est
un après-midi comme dans un film. Il pleut à Paris, il
fait beau à Nice mais nous
n'avons pas le temps de humer l'air doux, il faut courir et faire
l'important.
Et dans toute cette agitation, il n'y a pourtant que mes téléphones
qui ne sonnent pas, qui ne me disent rien de toi, qui dois faire je ne
sais quoi, dans cette
vacance de moi que tu affectionnes. |