Diégèse


mercredi 24 janvier 2001




2001
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Comme le temps passe : 2001 = 2000 + 1










Le destin se donne à cette cantate. Lucrèce chante sa douleur et sa vengeance pour avoir été trompée et violée. Elle crie et l'interprétation que donne Janet Baker me poursuit. Je l'ai entendue la première fois sur la route entre Bassora et Bagdad, non loin de Qurnah où la légende place l'arbre de la pomme du Paradis terrestre et où les deux grands fleuves se rejoignent, le Tigre et l'Euphrate qui s'étaient séparés si tôt, réunis jusqu'à la mer. Il y a dix-sept ans que la voix s'est levée, dans une lumière blanche d'avril, dans une voiture neuve. La cantate est restée, se déployant sur les routes de Syrie, et parcourant les paysages qui m'ont rendu éternellement amoureux. Un soir, ici, je te l'ai fait entendre, dans toute sa violence et j'ai compris dès lors que nous ne pourrions que nous opposerElle est là, je peux la choisir, la remettre dans ma tête, l'espace d'un matin, moins peut-être, et la traîner comme une rengaine douce, en atténuer les effets, la dissoudre, comme une pastille de souvenir et d'images dans le flou de mes jours.















Toute la journée, la fatigue a empesé mes gestes et mes pensées. J'ai traversé la ville rabâchant mon amour et la crainte que j'éprouve de te perdre car tu te perds. Je vois tes yeux et je vois ton visage. Ta peau se tend de fatigue par endroit, devient vite luisante à mesure que le peu d'alcool que nous buvons t'échauffe, tente de redonner un peu de vie à tes traits. Puis, c'est la fatigue qui gagne.
J'ai reçu un message du Caire auquel je n'ai pas encore répondu. Ce serait la première fois que nous parlons en ce nouveau siècle. Tu me dirais ta vie poussiéreuse. J'en rirais tendrement.
24 janvier















2000