Diégèse


samedi 27 janvier 2001

2001
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Comme le temps passe : 2001 = 2000 + 1
Je ne suis pas assez allé sur les terrasses d'Alep regarder les oiseaux nicher à la tombée du soir et l'intensité de leurs piaillement fait presque peur. C'est dans la presse et l'inquiétude qu'ils rejoignent leur nid dans les trous des murs des bâtiments du souk comme si, le soir tombé, l'appel à la prière jeté sur toutes les pierres, ils ne pouvaient jamais plus retrouver la tranquillité du soir. Je ne sais pas ce que deviennent les oiseaux la nuit, sans doute dissous dans le calcaire des murs. Quand je redescendais vers le jardin d'hiver les lumières avaient été allumées et je pouvais choisir un fauteuil pour commencer la soirée, me blottir, faire l'oiseau dans le velours rêche du siège et attendre que tu appelles, que tu viennes parfois, que tu t'absentes aussi dans la fraîcheur du soir. Il y avait tant de liberté donnée dans ces soirs sombres et tant d'amour aussi.

Toute la nuit et toute la journée, la fièvre m'enserre le crâne et l'irritation de la gorge me sert de foulard et va parfois jusqu'à la strangulation. Quand je ferme les yeux et que parvient à s'imposer l'assoupissement, mes neurones fatigués marquent une sarabande d'images et de contrariétés qui ajoutent à la fatigue jusqu'à l'épuisement. Je peux suivre, centimètre par centimètre, les courbatures de mes membres et les orbites de mes yeux voudraient presque expulser les yeux.
Je suis installé, adossé à des oreillers trop durs, regardant mon visage reflété par la glace de l'armoire, qui s'étonne de ses joues rouges, mais qui marque la fatigue. L'air frais autour de mon corps chaud m'envoie à Alep, vers la Syrie, vers des printemps qui se recréent et qui se donnent à vivre. Aurai-je aimé aujourd'hui encore ?




27 janvier



2000