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De
Bellagio, il n'est pas
si facile d'imaginer le lieu magique des montagnes syriennes où
la police a retrouvé les vêtements de Mathieu
Talence. Comme François Vermand alors, je ne crois pas vraiment
à son enlèvement. Les vêtements appesantis au pied
de l'arbre de la source, un peu au dessus du temple en ruine de Hosn
Suleiman,
racontent trop évidemment la légende alaouite du khodeir,
mêlée avec
insistance à toutes les légendes
des sources de toutes les légendes. C'est bien dans la curieuse
histoire d'amour de Mathieu, entrelacée à ses voyages,
que je dois trouver une explication. J'ai
parlé aujourd'hui d'écriture, au déjeuner, avec un
éditeur électronique, qui n'a pas semblé intéressé
par ce que je lui disais. Il
aurait sans doute fallu que je parte plus tôt sur ses traces au
lieu de m'engloutir dans des amours parisiennes sans aventures. Je
crois même que
ce qui a gâché
le beau sujet d'écriture, c'est toi. C'est
l'infinie paresse que suscite l'idée même d'un texte continu,
qui jour après jour, toile de Pénélope, célèbre
un amour perdu, sans autre construction, à part quelques artifices
formels, que le temps qui passe et qui fait que l'on avance, que le
texte
ne revient pas en arrière, que cela ne lui est pas permis. Pourtant,
j'aurais dû savoir que tu
sors de mon esprit dès que je pense à être heureux. |