J'ai
fini par rejoindre Nice et la destination italienne semble se
confirmer.
Je me rappelle un peu les hauteurs de la ville, les rues en lacets qui
enserrent des jardins
sombres.
Je
me rappelle une ville verticale. Puis, longtemps, je n'en ai connu
que l'aéroport et l'abri de bus venté où l'on attend
longtemps pour aller à Cannes ou à Monte Carlo. Je loge dans
un hôtel sur la corniche et les
chambres spartiates me plaisent malgré la décoration trop
printanière à mon goût. Même un petit voyage
comme celui-ci atténue et adoucit les symptômes du manque.
Je suis allé voir
une exposition de dessins d'enfants et j'y retrouve toute la bizarrerie
de ces traits à la fois précis et naïfs, qui donnent
idée, avant l'heure, d'une douleur de vivre. L'enfance
est contiguë au voyage, je la retrouve sans cesse, qui descend
et qui monte avec moi, au plus creux de la nuit, toutes les rues de
Nice
et tous les jardins sombres.
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