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Je ne sais
pas
bien ce que
je fais à Nice, sans projets, échangeant quelques mots sans
conviction véritable avec qui je croise dans la grande villa alibi.
Je dépiaute le jardin, le vide peu à peu de ses arbres et
de ses palmiers d'envie. Je
m'applique à ne pas penser. Je n'ai même pas besoin
de
m'appliquer. Je
tue l'imaginaire et j'attends l'embellie. Je ne fais rien ou
presque
et quand le
soir de la ville est allumé, les bruits de la ville s'agitent vainement
pour m'animer. Il
y
a parfois des cris et des rires dans les maisons
voisines. Je dors presque déjà. Dans
le lit, après le voyage lent, je ne sais que faire du corps, qui
encombre et devant le miroir, je n'ai pas osé défendre le
corps pâle qui m'était rendu. Je pourrais encore regarder
dans les yeux, plisser
le
sourire et, un peu au loin, poser quelques mots qui
décriraient
l'instant. Je dévore bien encore les bras doux qui sont offerts
et le corps à côté peut rendre la pareille, et je dors,
désolé, en
partance. |