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Je
devais quitter la Villa Arson. Trop facile de rester
là, à
portée d'un retour, d'un appel et tu pourrais presque venir me
découvrir.
Déjà, malgré la lumière et le silence que je
m'impose, il
y a toutes les paroles portées, tous les jours qui dansent autour
de moi pour me porter une mémoire en morceaux. Je voudrais
dissoudre
ces morceaux-là dans le voyage, le changement de paysages et d'odeurs. Je
pourrais voler, porté par l'envie de dormir et je n'en sais rien. Je
ne sais plus comment sera la nuit. Je suis arrivé à Vintimille. Je
vais rester quelques jours, juste pour rester là où les
gens passent vite, me promener peut-être dans la vallée
de la Roya, dans une
fausse méditation amusée. Aller à
Vintimille, Ventimiglia, aller nulle part et me poster au poste
frontière
pour photographier frontaliers et touristes. M'abrutir
d'être sans toi. |