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Je
te connaissais déjà quand tu venais te promener dans les
Météores et qu'avec d'autres, aussi encombrés de sacs
à dos, tu me
racontais les longues marches toujours émerveillées
et je ne sais plus
ce qui
me fatiguait autant dans tes récits. Tu voulais comparer l'Ouzo
du soir, dans de petites tavernes maintenues à l'arak de la nuit,
dans les bars d'Alep la Grise. Je préférais l'arak. J'en
déduisais toujours qu'il était plus sucré, qu'il n'y
avait pas vraiment de comparaison. Alors je prends moi aussi les
chemins
des Météores et je m'étonne de l'énervement
qui monte au long du jour, qui donne de la sueur après tous les
déplacements et puis la vie, et puis je ne sais quoi te dire, qui
descend et qui monte, avec
si peu de désir que j'ai froid, et
j'ai froid encore comme tu me quittais, comme si. Les météores
deviennent une autre métaphore qui m'épuise comme tu
m'épuises. |