Diégèse


mardi 7 janvier 2003




2003
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Quand la ville de poussière ocre referme ses secrets, il ne reste plus que la Pasteleria de la Tentadora qui veille sur toutes les basiliques et endort Lisbonne dans une odeur de café et de crème vanillée.

La ville de Lisbonne ne tombe pas chaque soir dans le Tage, elle en est retenue par les câbles du Grand Electrico qui tendent ses murs contre sa propre passion. Et c’est juste par commodité que l’on y fait passer de l'électricité et que s’y accrochent des tramways qui jouent le long des rues sur les collines lisboètes. Aux carrefours des rues pavées, les câbles dessinent dans le ciel le destin de la ville. Les augures les regardent en biais, pour ne rien laisser paraître de leur peur du temps qui vient des planètes perdues.

Parfois, elle osait encore l'embrasser et ses baisers voyageaient jusque dans ses rêves, des collines jusqu'à la mer et de la mer jusqu'aux collines. Parfois elle osait encore lui parler, mais après que dire, que faire lorsque l'aphasie le guette et qu'à la terrasse de la Tentadora, il est obligé de parler sous les regards moqueurs et qu'il fuit encore, et qu'elle pleure encore et que ses pleurs n'inondent pas ses lèvres.

Il ne touche plus souvent sa peau mais son amour lui impose pourtant de détester les autres peaux, de ne jamais plus imaginer mêler la sueur à de la sueur, de renvoyer plus loin une caresse, un baiser, cet un peu de soi qu'il pourrait perdre. Et les lèvres sèches, et la peau du cou qui devient fine et les yeux qui se cernent et la tendresse qui joue au souvenir dans les caresses.










7 janvier














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