Mais
pourtant, bien
que, sans
doute, je ne puisse pas penser Dieu sinon existant, de même que je
ne peux pas penser non plus une montagne sans vallée, il reste que,
de même que ce n'est pas parce que je
pense la montagne avec la vallée qu'il s'ensuit qu'il y a dans
le monde la moindre montagne, de même, ce n'est pas, semble-t-il,
parce que je pense Dieu comme existant qu'il s'ensuit que Dieu existe. |
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Alors,
ce n'est pas non plus parce que je peux penser une montagne sans aucune
vallée qu'il n'y a dans le monde ni montagne ni vallée, mais
le don des larmes dans « cette vallée de larmes » pourrait me faire
sentir, par les sens-mêmes, l'existence d'un Dieu profondément
miséricordieux avant que d'être souverainement parfait. Il
en va de même de mes tendresses et de mes caresses, preuves
imparfaites
de l'existence d'un amour parfait, donc divin. |