|
Un message
publicitaire
pour un téléphone mobile annonce : « On l'a ou on ne l'a pas ». Comment ne pas
être frappé, chaque fois, par la morale cynique
et violente portée chaque jour par la publicité, qui mêle
à satiété les ambiguïtés entre les verbes
être et avoir ? « Qu'est-ce que j'ai ? » dit-on inquiet quand on est
regardé de façon insistante. J'ai, donc j'ai donc je suis,
disent les Descartes publicitaires. Dans un des chants liturgiques, les
fidèles, dans une sublimation qui chaque fois, cependant, me fait
sourire, chantent : « Je n'ai d'autre désir que de t'appartenir ».
Les métaphores de la foi utilisent aussi souvent le thème
de la pénétration. Mais l'Église distingue la pénétration
de la possession, et la possession, c'est le diable pour l'Église.
Mais le Christ
propose la porte étroite, propose de ne
pas avoir pour
être
enfin. |