Il n'y a pas de problème
de production, il n'y a pas de problème de coût de production
et les didascalies, les didascalies magiques peuvent faire apparaître
tout ce que veulent les personnages, tout ce qu'ils voudraient, tout ce
qu'ils peuvent vouloir, tout ce qu'ils peuvent bien vouloir. Car le problème
des personnages réside bien dans la volonté de vouloir, dans
la possible volonté de vouloir et non dans ce qu'ils veulent, dans
ce qu'ils pourraient vouloir.
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Noëmie : alors
je fais venir la mer et même l'océan et je fais venir l'océan
tout entier et le bruit de l'océan et tout le bruit, l'entièreté
du bruit océanique, le bruit additionné de toutes les vagues
sur toutes les côtes et sur toutes les coques aussi des navires au
port et des navires en mer. Tout cela.
Gustav : et tu le donnes
à qui ?
Noëmie : je ne le donne
pas. C'est donné.
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Il n'y a pas de problème
de coût de production mais ce n'est pas le coût de la production
qui va faire le texte et qui va produire le sens. Le coût de la production
ne produit que des chiffres. Si Noëmie fait venir l'océan tout
entier, ce qui n'est à l'évidence qu'une rodomontade, si
elle le fait venir, elle ne fait venir que des mots, que des phrases, que
des bouts de phrases et il ne se passe rien. Il se passe comme une idée
de vacances violentes.
Mais
pourtant, il n'y a plus aucune nostalgie.
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