Diégèse | |||||||||
mercredi 25 janvier 2006 | 2006 | ||||||||
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du
texte |
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avant le texte | le texte | ||||||||
Est-ce que l'écriture change avec le froid ? Est-ce qu'il y a une écriture chaude et une écriture froide ? Et si c'était le cas, qu'est-ce qui serait le plus excitant ? Qu'est-ce qui exciterait le plus, qui rendrait fébrile, qui provoquerait une grande fébrilité, la grande fébrilité des villes, pas la fébrilité créée, artificiellement suscitée avec des fêtes, des manifestations, des soldes, des événements, la vraie fébrilité des temps, des temps fébriles, des temps d'agitation, les temps où la ville s'excite et quand personne ne sait vraiment ce qui provoque cette excitation que l'on perçoit pourtant, qui est bien perceptible, que les sens perçoivent et que les sens transmettent à l'esprit incrédule qui pense, qui pense obstinément que la ville n'est pas plus fébrile, qu'elle n'est pas plus âpre, qu'elle ne vit pas une âpreté plus forte, plus grande, plus sensible. Et le temps passe, la conjuration de la fébrilité de la ville fait son œuvre, et l'on ne sait plus rien. | B.
: L'homme sur
l'image,
cette image, tu voudrais une histoire, tu voudrais son histoire, une
histoire
qui colle bien, une histoire qui pourrait coller à ta propre histoire,
à ton histoire, celle que tu racontes, celle que tu te racontes
et celle que tu ne te racontes pas et tu voudrais que l'histoire de cet
homme t'invente des solutions, t'invente le sens, le sens de la vie et
c'est tout le pouvoir, rien de moins, que tu donnes, que tu alloues,
que
tu concèdes à la création de l'histoire de cet homme,
cet homme, l'image de cet homme, qui pourtant ne t'est rien, que tu ne
connais pas, que tu n'as même pas vu nu, que tu n'as pas vraiment
vu, qui n'est ni ton fils, ni ton père, ni ton frère, ni
ton ami, ni ton amant, cette image inconnue, tu voudrais qu'elle te
raconte
une histoire, son histoire. A. : Tu m'entends ? B. : Je n'entends plus, je n'entends plus tes attentes, les attentes de ton histoire. Je ne veux plus te raconter ton histoire. A. : Et pourtant, c'était un homme, n'est-ce pas, sur l'image ? Pourquoi ? C'était un homme, n'est-ce pas, sur l'image, et l'histoire de cet homme doit bien être dans l'image ? B. : C'était un homme. C'était une image. C'est passé maintenant. A. : Raconte-moi le passé. B. : Tu m'entends ? |
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après le texte | |||||||||
En creux
cependant, se
dessine
une histoire, une histoire qui n'est pas l'histoire de l'image, qui
n'est
pas l'histoire du texte, de ce texte, des textes, de ce que laissent
passer
les textes, de ce qu'ils déclarent, mais une histoire intime, des
bribes, une histoire qui serait l'histoire
d'une souffrance et l'on parvient presque à distinguer, à
palper la souffrance qui est installée et qui taraude les personnages,
qui pèse sur les personnages et qui les fait se parler et qui les
fait se taire, qui les plonge dans une solitude fébrile, qui les
fait s'affronter dans un évitement continu, dans le retournement
continu de l'évitement. On pourra revenir sur l'image, l'image de l'homme, l'image de l'homme sans histoire en collant couleur chair, de cette matière que l'on ne trouve plus depuis que la nudité figure la nudité, puisque désormais la nudité dans les histoires joue son propre rôle, qu'elle ne se fait plus doubler. Mais l'homme sans histoire n'a pas d'histoire, c'est dans la nature même de son existence muette, son existence d'image, et il va falloir passer à autre chose. |
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25 janvier | |||||||||
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Une palme dans le ciel ajouré qui noircissait. | J'en aperçois aussi beaucoup comme si elles venaient des sens. | Une fébrilité. | Ce bleu passé qui excite cette ville âpre. | Comme un diable inventé et si triste. | Tu m'entends ? |