Diégèse | |||||||||
samedi 28 janvier 2006 | 2006 | ||||||||
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du
texte |
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avant le texte | le texte | ||||||||
Mais
il y a dehors, il y a l'extérieur, il y a ce que l'on appelle le
monde, il y a le monde entier, ce que l'on imagine être le monde
entier, et il faudrait bien l'entendre un peu, ce monde, ce monde-là,
tout ce monde-là, il faudrait bien l'entendre si l'on ne peut pas
l'écouter, l'écouter un peu, l'écouter vraiment, ce
monde-là. Mais il y a dehors. Dehors aujourd'hui, les températures sont en dessous des normales saisonnières et l'on sort, et l'on annonce, et l'on exhibe les plans de grand froid. Rien ne dit si les normales saisonnières sont acceptables, sont convenables, sont bien adaptés à la misère. Mais il y a dehors. Dehors aujourd'hui, c'est le Hamas en Palestine. Que le peuple palestinien ait voulu chasser quelques-uns de ceux qui se sont enrichis, qui se sont corrompus, que le peuple palestinien ne vote pas politiquement correctement, américainement correctement, européennement correctement et c'est l'émoi et ce sont les menaces de fessée au peuple palestinien. Mais pourtant les trois religions du Livre peuvent encore, encore aujourd'hui écouter le prophète Amos qui hurle contre ceux qui ont vendu le juste pour de l'argent. |
B.
: Écoute. A. : J'écoute. B. : Tu entends ? A. : C'est dehors, c'est le bruit de dehors. B. : Ça dit quoi ? Ça dit quoi aujourd'hui, le bruit de dehors ? A. : Ça dit que ça existe, que ce n'est pas un rêve, ça dit qu'il faut sortir, qu'il ne faut pas rester ici, dans le confinement d'une fausse conversation, dans ce qui nous occupe et qui nous préoccupe et qui tente de se joindre et qui ne fait que se disjoindre. Ça hurle. Ça gronde. C'est le monde. Et il fut un temps où c'était le vaste monde. Ça dit qu'il faut que tu arrêtes de faire le malin. Ça dit tout ça, dehors. B. : Oui. Mais ça ne dit pas que j'existe. Ça ne dit pas ce qu'est mon rêve. A. : C'est plus intéressant que ton rêve. C'est plus grand que ton rêve, plus divers, plus riche, plus excitant. Tu ne pourras jamais rêver autant que le monde te rêve. B. : Écoute. A. J'écoute. B. Tu entends ? A. Je pourrais entendre. Je pourrais entendre ta rencontre avec le monde, avec tout le monde, avec le monde entier. B. Tu restes là ? A. Je reste là. B. Je t'ai rêvé aussi distinctement que j'ai pu et je suis désolé de t'avoir manqué. A. Je reste là. |
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après le texte | |||||||||
Je
suis triste
que B. s'en
aille. Je suis soulagé que B. s'en aille. Je suis content que B.
s'en aille, qu'il annonce son départ mais je ne sais pas s'il va
vraiment partir. Et s'il part, je ne sais pas qui suivre. Je pourrais
imaginer
avancer, faire avancer quatre colonnes, en même temps quatre colonnes
et l'on pourrait alors m'interroger sur ce gout particulier des
colonnes,
ce goût pour les colonnes. Mettre
les mots en colonnes, c'est donner au texte la possibilité de la
juxtaposition, comme dans les postes de contrôle où l'on trouve
côte à côte de nombreux écrans de télévision
où les images, pour qui n'est pas chargé du contrôle,
pour qui n'est pas chargé de contrôler, sont des images aléatoires
qui ne montrent rien, qui ne montrent presque rien, qui montrent un
bout
de trottoir, une porte, un couloir et qui sont ainsi des images d'une
micro
narration, des éléments infimes d'une narration, des atomes
de narration. Quel serait le dispositif d'écriture, le dispositif technique qui pourrait contrôler le contrôle ? |
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28 janvier | |||||||||
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Ces entasseurs de violence et de rapine dans leurs palais. (Amos) | Je vous ai rêvés aussi distinctement que j'ai pu et je suis désolé de vous avoir manqués. | Un peu plus loin. | Déjà perdu dans des souvenirs. | Le Liban était la liberté. | Chuchotis amourachés et désabusés. |