Diégèse | jeudi 15 juin 2006 | ||
ce travail est commencé
depuis 2358 jours (2 x 32 x 131 jours) |
et son auteur est en vie
depuis 16811 jours (16811 = nombre premier) |
2006 | |
ce qui représente 14,0265% de la vie de l'auteur | |||
hier | L'atelier du texte | demain | |
| le texte | après le texte |
Ainsi Noëmie peut-elle
rester silencieuse, ainsi peut-elle rester immobile, ainsi peut-elle penser
à autre chose, à d'autres villes et ne rien nous en dire...
Il y a bien cependant une
limite, il doit bien y avoir cependant une limite à cette immobilité,
à ce silence, à cette
nuit
libérée des étoiles. Ou alors, il faudrait être
encore plus radical et abandonner entièrement les personnages à
leur immobilité, à leur immobilisme et renoncer aussi, de
la même façon, à en dire une seule parole, à
en écrire un seul mot.
Mais Noëmie pourrait tout aussi bien danser. Elle pourrait esquisser un pas de danse ou bien danser vraiment et sa danse pourrait être une danse de cabaret ou une danse de peep show, de strip-tease, d'effeuillage. Mais elle ne voudra jamais et elle va, je le crains, rester encore silencieuse, immobile, immobile, silencieuse. |
(Noëmie) Mais je peux
aussi changer de rôle, je peux là, devant vous, déchirer
mon contrat et je pourrais hurler. Je serais tragédienne et je jouerais
la tragédie et je serais une comédienne classique qui joue
la tragédie classiquement et puis cela n'intéresserait personne,
pas davantage que mon silence ou mon immobilité. Je ne sais pas
vraiment si cela a encore un intérêt de jouer la comédie,
d'être sur la scène. Je pourrais être aussi un personnage
de manga, un personnage de télé-réalité et
c'est un peu du théâtre-réalité que je joue
ici.
Théâtre-réalité. C'était donc cela. C'est donc cela. Vous voyez que les didascalies ont encore une utilité. Nous sommes dans une expérience de théâtre-réalité, qui va durer un an. C'est épouvantable. |
Avec ce mot « épouvantable »,
Noëmie accomplit ce qu'elle a promis. Elle joue classiquement la tragédie
classique et l'on peut déjà imaginer le ton donné
à cet « épouvantable », qui est épouvantable comme pourraient
l'être Médée ou Bérénice.
C'est épouvantable et de cet épouvantable-là, Noëmie ne pourra que se repentir. |