|
|
Nous avons
beaucoup disserté
pendant ces années dernières, pendant ces dernières
années, sur le statut de personnage, qui n'est pas vraiment un statut,
qui n'est même pas un état, qui n'est issu que de l'intermittence
de l'écriture qui répond parfois à une intermittence
d'une lecture. Il est assez convenu, il conviendrait qu'au
statut intermittent
de personnage corresponde une fiction, c'est à dire un peu de sens
narratif. Nous
aurons été les personnages d'une autre
intermittence.
Nous aurons été les personnages les plus proches d'une vie
humaine quand la vie humaine ne se fait pas narrative, ne s'épuise
pas dans une narration jouée, qui s'échappe. Et ce qui nous
a permis cela, c'est Gustav, c'est la perte de mémoire de Gustav
et aussi la perte de ses souvenirs et cette promenade
retrouvée
dans un temps définitivement perdu.
Descartes dit : « Après
ces remarques, je ne me sens pas moins absurde en disant : je vais
faire
appel à l'imagination pour apprendre avec plus de distinction ce
que je suis, que si je disais : maintenant je suis, certes,
éveillée,
et je vois quelque chose de vrai, mais parce que je ne le vois pas
encore
avec assez d'évidence, je vais tout exprès m'endormir, pour
que les songes me représentent justement cela avec plus de vérité
et d'évidence. » Et
c'est tout autant absurde d'aller puiser
dans l'imagination des personnages pour créer une fiction. |