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L'auteur que je suis ne
parvient pas à se satisfaire de la disparition brutale des personnages
qui conduit nécessairement à la disparition de l'auteur.
Je suis resté avec eux toute l'année dernière, commentant « en
direct » leurs faits et gestes et les accompagnant dans leur voyage
répétitif. Puis, à la fin de l'année, c'est
moi qui ai disparu pour ne revenir que maintenant, pour ne revenir que
pour une période donnée de 91 jours, qui, une fois échue,
présidera à une
nouvelle disparition. Je crois ainsi que
ce sont les disparitions de l'auteur, mises en abyme, qui ont conduit
les
personnages à devoir se poser la question de l'existence d'un dieu
qui serait littéralement l'auteur qui ne disparaît pas.
Je
suis rentré dans la douceur humide du soir déçu, pensant
à toi. Je suis en Orient, dans
le soir qui efface tout, la nuit même qui ne saurait venir, et l'odeur
de l'orient des voix, musique tendre. |