Diégèse
Le texte en continu
vendredi 22 janvier 2010




2010
ce travail est commencé depuis 3675 jours (3 x 52 x 72 jours)
et son auteur est en vie depuis 18128 jours (24 x 11 x 103 jours)
ce qui représente 20,2725% de la vie de l'auteur
cinq cent vingt-cinq semaines d'écriture
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L'atelier du texte
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« Mais quand il (Proust) s'est mis à écrire, ce qu'il a produit, je dirais que c'est une tierce forme, ni roman, ni essai ou les deux à la fois, à savoir La Recherche, et il n'a pu commencer à écrire son œuvre, précisément qu'en abandonnant la rigidité du code fantasmatique. »

Roland Barthes - Collège de France - séance du 9 décembre 1978











Ce que je retiens... (des années précédentes)
...puis ce que j'écris.
Je retiens que si Barthes a raison et que « vouloir écrire, c'est toujours vouloir écrire quelque chose », ce qui renvoie au code fantasmatique et, toujours avec Barthes, à "la rigueur de ce code fantasmatique", ce que je voudrais écrire, ce que je veux écrire et ce que, dès lors, j'écris, c'est autre chose.
Mais la question posée, ensuite, tout de suite après, n'est plus celle de l'écriture mais bien celle de la lecture, et davantage encore, la question du lecteur. Pour quels lecteurs pourrais-je bien écrire autre chose ?

Je reviens à la scène, cette scène du commencement qui pourrait être la première scène et marquer en cela le début du texte, presque le début de l'histoire. Je suis assis à une table de café. Face à moi, 380° de lumière d'été. Des gens qui passent. Et puis tu es là. Tu dois bien être là puisqu'il s'agit de la première scène de mon amour pour toi. Mais de cette scène, je t'efface, c'est fait depuis longtemps, je t'efface dans la lumière et tu ne reviens parfois que sous la forme fugitive de l'ombre.





...et ce que j'ai lu, vu ou entendu... et ce que ça fait...
Dans l'attente, j'écris (2).
... Je vais. Je m'arrête ici ou je ne m'arrête pas ici, mais plutôt là, ou encore là. Je déjeune maintenant ou je déjeune plus tard, ou même je ne déjeune pas... La succession de ces choix et de ces renoncements, sauf à ce qu'ils soient déterminés et contraints par d'autres échéances que je ne choisis pas : un rendez-vous, un train à prendre... ces choix, qui extraient au fil du temps ce que je vis, le réel, ce dont je peux témoigner et ce dont on peut témoigner pour moi, ces choix donc, qui semblent équivalents, s'effectuent dans l'illusion du libre-arbitre, alors même que leurs conséquences possibles ne sont jamais vraiment mesurées...











22 janvier






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Peu importe où je suis et peu importent les bruits qui m'accompagnent et qui sont des bruits de la ville et qui sont les bruits de n'importe quelle ville.
On choisit un genre et puis l'on choisit un format, pas trop de pages mais juste assez, car trop de pages, c'est trop de pages et pas assez de pages, c'est trop cher et l'on tombe ensuite sur le livre, le texte trébuche et tombe sur l'idée du livre et donc l'idée, la face sombre de l'éditeur, de la diffusion, de la librairie, de la bibliothèque, du dépôt légal, du caractère d'imprimerie et puis tout de suite après vient l'adaptation au cinéma, l'adaptation à la télévision, l'adaptabilité du texte aux médias.