Je
retiens que la notation, cette notatio
de l'instant définie ou redéfinie par Barthes, entraîne la notation.
Ainsi, que je note en 2000 ce qui serait presque un haïku : dans l'enceinte de la cour, quelques
abeilles cherchent ; et j'en retrouve trace, par le jeu du
protocole d'écriture, les années qui suivent et je ne devrais pas oublier et pourtant
j'oublie.
|
Il n'y a pas de texte sans filiation,
dit Barthes.
Quelle serait la filiation du texte qui s'écrit ici ? Quelles
seraient
les filiations ? Barthes sans aucun doute et Duras, bien sûr mais aussi
Becket et même le théâtre de Sartre. La filiation, ce seraient donc des
lectures anciennes, depuis l'adolescence ou la première jeunesse. Mais
ce texte, ou cet hypertexte, est aussi la tentative scénarisée dans le
temps, d'inventer sa propre filiation et de la révéler. Partant, ce qui
demeure à écrire, ce qui résiste et ne s'écrit pas, serait donc d'un
autre ordre que celui de l'écriture, qu'il s'agirait de faire advenir
au texte. J'écris par ce que j'ai lu, ce que j'ai écrit, tel est
ici le projet, cette mise en abyme extrême, la vie.
|
Et le mouvement de ton
corps adoucit la rue qui s'éveille, la branche de l'arbre vers
la
fenêtre, appuyée parfois sur la vitre. |