Je
retiens ce moment particulier où se rejoignent Venise et l'idée de
Venise, ce lieu et ce moment qui sont n'importe où et n'importe quand
et qui ne sont ni le lieu ni le moment du texte mais bien le lieu et le
moment de l'oubli du texte, de l'oubli de l'histoire, de cet oubli.
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Il
n'y aurait donc pas de rappel en atelier pour l'artiste qui ne pourra
donc faire réparer « ce défaut d'origine » évoqué par Blanchot et dont
procèdent l'œuvre et la mise en œuvre de l'œuvre. Marguerite Duras
dit que derrière toute écriture, il y a un procès. En cela, elle dit
comme Blanchot mais inclut l'idée de réparation, de remise en justice,
cette idée insistante de plaider qu'est l'écriture. Par là même, elle
met « l'autre » à l'origine du travail d'écriture quand Blanchot ne dit
rien ici de l'autre ni même rien de soi.
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Je
regarde la scène, insouciante déjà de la scène jouée, sans mémoire
déjà du souvenir emporté. Je regarde la scène indifférente à ma
mémoire, indifférente à mon rêve, indifférente à mon amour, au souvenir
déçu de mon amour. Je regarde la scène, qui demeure quand je vais. |