François de La Rochefoucauld - Maximes
C'est mignon.
Mais en fait, pas vraiment. La scène est supposée être drôle mais elle est aussi violente et symboliquement plus violente encore. Si l'on admet que c'est le fantasme de la petite fille qui précipite son père à travers les airs, c'est un fantasme de meurtre et cela, avec l'accord implicite de la mère. C'est assez classique. Il faut bien se débarrasser du père, surtout quand il est, comme celui-ci, parfaitement exaspérant.
Mais quelque chose vient s'opposer au système interprétatif mis en place. Quelque chose ne va pas, et ce qui ne va pas, c'est le rôle de la mère. Pourquoi vient-elle s'immiscer entre la fille, le père et Mr. Giggles en tant que média de relations conflictuelles entre le père et la fille. La mère, à l'évidence, connaît Mr. Giggles. Elle semble même approuver la correction qu'il a infligée à son mari. Cependant, le film ne dit pas ce que Mr. Giggles lui a fait à elle quand elle l'a rencontré et surtout pas s'il l'a envoyée en l'air elle aussi. Et si c'était le cas, ce serait quoi, alors, le pouvoir du fromage ? Sans aucun doute, le pouvoir sexuel et c'est ce qui explique que le père semble curieusement efféminé, ce que n'est certainement pas Mr. Giggles, lui.
Et qui est le vieil homme ? C'est Dieu qui déplore le péché originel car « le frère livrera son frère à la mort, et le père son enfant ; les enfants se soulèveront contre leurs parents, et les feront mourir » (Matthieu 10:21). Il s'agissait donc bien de tentation, de péché et de mal.
