
|
La
campagne institutionnelle de promotion du Mans enchaîne les clichés de
ce qu'il est convenu d'appeler « le marketing territorial ».
L'image les
aligne sagement : le patrimoine, des transports en commun
modernes, une
architecture tertiaire élégante et sans doute éco-responsable et les
courses automobiles pour la notoriété discriminante. Le slogan est
construit, parmi beaucoup d'autres construits sur la même forme, par la
substitution par « Mans » du « ment » des adverbes
ou des substantifs en
« ment ». Mais la construction iconique et linguistique est
tellement
mécanique que l'image, toujours polysémique, ne peut que déraper. Une
tête d'homme doit représenter l'étonnement. Mais que
regarde-t-il ? Ni
ce qui est derrière lui, ni la voiture de course qui descend de son
épaule. Il regarde autre chose et les yeux sont baissés. En fonction de
la sexualité du décideur qui s'engagera à implanter son entreprise au
Mans, on peut supposer que le message est que Le Mans a une forte
poitrine ou qu'il est bien monté. Rien, sinon, ne justifierait
l'excitation du personnage qui apparaît par la légère brillance du
front, ni surtout la sensualité humide de la bouche qui pourrait
presque enfourner le tramway.
|