François de La Rochefoucauld - Maximes
Pourtant, elle porte bien son dentier, pudique et vénielle rupture diégétique.
Quel bonheur, à l'époque, de penser qu'un jour il suffirait de déposer ses canines, et celles de la dame sont en l'occurrence particulièrement crasseuses, dans un verre pour les en sortir absolument propres. Le gain de temps semblait alors compenser l'inconvénient d'avoir perdu ses dents. Il y avait aussi cette idée folle de placer dans la bouche, puisqu'il était impossible d'enlever ses dents, la capsule effervescente miracle. Un reste de bon sens aura retenu le geste, sans doute parce que l'image apaisée du dentier autonettoyant ne pouvait entièrement recouvrir celle du dentier de l'aïeule dans un verre d'eau plate, sur sa table de nuit, figure préfiguratrice de la mort. Car, quand elle n'avait pas son dentier, contrairement au personnage de la publicité, l'aïeule n'avait pas de dents.
Et puis la publicité ne dit pas si le produit est aussi efficace pour nettoyer les stérilets, puisque il s'agirait d'orifices dentés, puis non dentés, puis dentés et d'un produit qui va là où lui seul peut aller...
