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Mathieu |
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Je regarde les groupes
de touristes sur la jetée de Saint-Nazaire et je crois que je vais rester là au
moins jusqu'à demain, au bout de la
jetée. Je souris mais il ne faut pas se moquer du tourisme puisque cela rassemble.
Pour autant, il suffit d'être deux pour que le règne de l'humanité
s'estompe au profit de l'animalité. Ce sont les
vacances qui donnent encore davantage l'occasion de cette régression
animale. Dans
cet oubli à deux, dans cet oubli
à trois, quatre, cinq, dans l'oubli des multitudes,
ce sont des hordes sauvages qui se déplacent et séjournent sur des
territoires ennemis. Chacun arbore ses petits défauts comme des
trophées de la vie. Et je me dis, avec La Rochefoucauld qu'il n'appartient qu'aux grands hommes
d'avoir de grands défauts.
Il n y aurait donc aucun grand homme parmi les touristes qui braillent
sous mes fenêtres et qui arborent justement leurs petits défauts ?
Je
n'en sais rien et tout cela me fatigue. Je
ne sais plus rien du cours des choses.
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