Diégèse | |||||||||
dimanche 13 avril 2014 | 2014 | ||||||||
ce travail est commencé depuis 5217 jours (3 x 37 x 47 jours) | et son auteur est en vie depuis 19670 jours (2 x 5 x 7 x 281 jours) | ||||||||
ce qui représente 26,5226% de la vie de l'auteur | deux mille huit cent dix semaines de vie | ||||||||
hier | L'atelier du texte | demain | |||||||
La Fortune des Rougon2 | |||||||||
À seize ans, Antoine était un grand galopin, dans lequel les défauts de Macquart et d'Adélaïde se montraient déjà comme fondus. Macquart dominait cependant, avec son amour du vagabondage, sa tendance à l'ivrognerie, ses emportements de brute. Mais, sous l'influence nerveuse d'Adélaïde, ces vices qui, chez le père, avaient une sorte de franchise sanguine, prenaient, chez le fils, une sournoiserie pleine d'hypocrisie et de lâcheté. Antoine appartenait à sa mère par un manque absolu de volonté digne, par un égoïsme de femme voluptueuse qui lui faisait accepter n'importe quel lit d'infamie, pourvu qu'il s'y vautrât à l'aise et qu'il y dormît chaudement. On disait de lui : « Ah ! le brigand ! il n'a même pas, comme Macquart, le courage de sa gueuserie ; s'il assassine jamais, ce sera à coups d'épingle. » Au physique, Antoine n'avait que les lèvres charnues d'Adélaïde ; ses autres traits étaient ceux du contrebandier, mais adoucis, rendus fuyants et mobiles. |
Émile Zola 1870
|
||||||||
Il est toujours curieux de pouvoir ainsi déceler dans un visage jeune l'alliage des traits qui l'ont constitué. Parfois, on peut même distinguer certains traits posés là par les aïeux. C'est sans doute une des raisons pour lesquelles les hommes ont inventé les dynasties, et ont fait en sorte que les rois et les princes se fassent faire le portrait. Et il est vrai que l'on peut pointer facilement chez toutes les familles régnantes de France l'assemblage des lignées. Cependant, cela n'est possible que lorsque les visages sont jeunes. Le temps, les vices, l'alcool, la fatigue du travail ou de la rapine détruisent ce que la nature a donné aussi sûrement que le bûcheron abat les arbres dans la futaie. On pouvait ainsi voir chez ce jeune homme par où son visage, puis son corps en entier, allaient partir. C'est ainsi que l'alcool, de père en fils, ajoute une autre hérédité à celle de la nature, pochant les yeux, donnant aux joues de la couperose, avec la force implacable d'une autre gestation. |
Daniel Diégèse 2014
|
||||||||
13
avril |
|||||||||
2009 | 2008 | 2007 | 2006 | 2005 | 2004 | 2003 | 2002 | 2001 | 2000 |
|
|
|
|
|
|
2013 | 2012 | 2011 | 2010 |