Diégèse | |||||||||
mardi 11 février 2014 | 2014 | ||||||||
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La Fortune des Rougon2 | |||||||||
Ils allaient toujours. Ils arrivèrent bientôt à la petite traverse dont Miette avait parlé, bout de ruelle qui s'enfonce dans la campagne, menant à un village bâti au bord de la Viorne. Mais ils ne s'arrêtèrent pas, ils continuèrent à descendre en feignant de ne point voir ce sentier qu'ils s'étaient promis de ne point dépasser. Ce fut seulement quelques minutes plus loin que Silvère murmura : « Il doit être bien tard, tu vas te fatiguer. – Non, je te jure, je ne suis pas lasse, répondit la jeune fille. Je marcherais bien comme cela pendant des lieues. » Puis elle ajouta d'une voix câline : « Veux-tu ? nous allons descendre jusqu'aux prés Sainte-Claire… Là, ce sera fini pour tout de bon, nous rebrousserons chemin. » |
Émile Zola 1870
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Ils connaissaient ces chemins par cœur et feignaient d'ignorer leur destination, qui n'était autre que leur destin. Il en va ainsi des amoureux en promenade, pour qui la flânerie n'est que d'apparence, quand ils vont sur les chemins de leur histoire. C'est pourquoi, subrepticement, les arbres s'inclinent légèrement à leur passage, les animaux cessent tout bruit et tout mouvement et l'air même de la campagne se fait plus léger comme si le monde retenait le souffle de la vie. Ils n'ignoraient rien des conséquences de leur marche, non pas des conséquences possibles de leur retour tardif, mais bien des conséquences ultimes sur leurs vies encore débutantes d'une marche qui effarouchait le temps. |
Daniel Diégèse 2014
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11 février | |||||||||
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