Diégèse




samedi 15 février 2014



2014
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La Fortune des Rougon2




Puis les jeunes gens, qui venaient de s'appuyer contre un parapet du pont, regardèrent à leurs pieds. La Viorne, grossie par les pluies, passait au-dessous d'eux, avec des bruits sourds et continus. En amont et en aval, au milieu des ténèbres amassées dans les creux, ils distinguaient les lignes noires des arbres poussés sur les rives ; çà et là, un rayon de lune glissait, mettant sur l'eau une traînée d'étain fondu qui luisait et s'agitait comme un reflet de jour sur les écailles d'une bête vivante. Ces lueurs couraient avec un charme mystérieux le long de la coulée grisâtre du torrent, entre les fantômes vagues des feuillages. On eût dit une vallée enchantée, une merveilleuse retraite où vivait d'une vie étrange tout un peuple d'ombres et de clartés.
La Fortune des Rougon
Émile Zola
1870
C'étaient sans doute les morts de l'antique cimetière Saint-Mittre qui les avaient suivis tout au long de la promenade car, les morts aiment bien les jeunes gens qui s'aiment. Ce sont les lueurs de leurs âmes défuntes que l'on voit luire parfois dans les yeux des amoureux, ces petites étoiles que l'on ne sait bien définir. La Viorne essayait bien de détourner de ces deux jeunes vies les forces d'un destin qui s'annonçait funeste. Les morts auraient bien tenté d'enlever le fusil de Silvère, demeuré caché sous le tas de bois du cimetière. Mais les morts, même les plus aguerris, ne savent pas faire ce genre de choses. Et le fusil gisait là-bas, attendant que son heure vienne et que le temps reprenne. Tous ces fantômes bienveillants les entouraient en vain.
Zola augmenté
Daniel Diégèse
2014










15 février






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