Diégèse | |||||||||
vendredi 25 juillet 2014 | 2014 | ||||||||
ce travail est commencé depuis 5320 jours (23 x 5 x 7 x 19 jours) | et son auteur est en vie depuis 19773 jours (32 x 133 jours) | ||||||||
ce qui représente 26,9054% de la vie de l'auteur | sept cent soixante semaines d'écriture | ||||||||
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La Fortune des Rougon2 | |||||||||
Le
libraire qui dirigeait le journal le regarda faire d'un air
stupéfait. Au fond,
il était heureux de
l'incident, car l'article lui
avait paru dangereux. Mais il lui fallait absolument de la matière,
s'il voulait que l'Indépendant parût. « Vous allez me donner autre chose ! ? demanda-t-il. – Certainement », répondit Aristide. Il se mit à une table et commença un panégyrique très chaud du coup d'État. Dès la première ligne, il jurait que le prince Louis venait de sauver la République. Mais il n'avait pas écrit une page, qu'il s'arrêta et parut chercher la suite. Sa face de fouine devenait inquiète. « Il faut que je rentre chez moi, dit-il enfin. Je vous enverrai cela tout à l'heure. Vous paraîtrez un peu plus tard, s'il est nécessaire. » En revenant chez lui, il marcha lentement, perdu dans ses réflexions. L'indécision le reprenait. Pourquoi se rallier si vite ? Eugène était un garçon intelligent, mais peut-être sa mère avait-elle exagéré la portée d'une simple phrase de sa lettre. En tout cas, il valait mieux attendre et se taire. |
Émile Zola 1870
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Monsieur de La Fontaine
en
aurait fait une fable, qu'il a peut-être faite, se moquant de ces
chiens qui aboient comme des forcenés alors que la maison de leur
maître en rien n'est menacée et qui, lorsque survient le brigand et le
moment d'aboyer, s'enfuient au bout du pré et au hardi voleur laissent
le passage
vidé. Aristide avait besoin d'une plus grande certitude pour dicter sa conduite et déterminer ce qu'il allait écrire sur les événements et sur le nouveau régime. Il pensa même aller consulter une de ces diseuses de bonne aventure qui officiaient alors sur les bords de la Viorne et qui, pour quelques sous, lisaient dans les lignes de la main, ou dans tout autre expédient, l'avenir de celui ou de celle qui venait les consulter. Cependant, c'est encore ce brave Monsieur de La Fontaine qu'il convoqua pour l'en dissuader, se rappelant ce que le fabuliste avait écrit des horoscopes de toute sorte. Je ne crois point que la nature / Se soit lié les mains, et nous les lie encor, / Jusqu'au point de marquer dans les cieux notre sort. / Il dépend d'une conjoncture / De lieux, de personnes, de temps ; / Non des conjonctions de tous ces charlatans. Et en fonction de quoi, de se taire, il décida. |
Daniel Diégèse 2014
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25 juillet | |||||||||
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