Diégèse




vendredi 28 mars 2014



2014
ce travail est commencé depuis 5201 jours (7 x 743 jours) et son auteur est en vie depuis 19654 jours (2 x 31 x 317 jours)
ce qui représente 26,4628% de la vie de l'auteur sept cent quarante-trois semaines d'écriture
hier




L'atelier du texte demain
La Fortune des Rougon2




Le groupe qui travaille et végète dans le vieux quartier n'est pas aussi nettement déterminé. Le peuple, les ouvriers y sont en majorité ; mais on y compte aussi les petits détaillants et même quelques gros négociants. À la vérité, Plassans est loin d'être un centre de commerce ; on y trafique juste assez pour se débarrasser des productions du pays : les huiles, les vins, les amandes. Quant à l'industrie, elle n'y est guère représentée que par trois ou quatre tanneries qui empestent une des rues du vieux quartier, des manufactures de chapeaux de feutre et une fabrique de savon reléguée dans un coin du faubourg. Ce petit monde commercial et industriel, s'il fréquente, aux grands jours, les bourgeois de la ville neuve, vit surtout au milieu des travailleurs de l'ancienne ville. Commerçants, détaillants, ouvriers, ont des intérêts communs qui les unissent en une seule famille. Le dimanche seulement, les patrons se lavent les mains et font bande à part. D'ailleurs, la population ouvrière, qui compte pour un cinquième à peine, se perd au milieu des oisifs du pays.
La Fortune des Rougon
Émile Zola
1870
Il est plus difficile de connaître ce que les gens du vieux quartier veulent, sinon pouvoir continuer à travailler et prospérer doucement sur de nombreuses générations. Ils forment un groupe qui se reconnaît l'honneur comme valeur première et si leurs rites ne s'expriment pas principalement, comme pour les deux autres groupes, par la façon de se tenir à table ou en société, ils n'en sont pas moins sourcilleux sur les convenances qui veulent que l'on salue comme ceci ou comme cela, que l'on porte selon les cas, bonnet ou casquette et jamais de chapeau. Si l'un d'entre-eux s'avisait de se vêtir comme un bourgeois, il serait dans chaque rue moqué comme à carnaval. Et une femme qui ferait la bourgeoise se verrait mise au ban car soupçonnée d'être une demi-mondaine, sinon une cocotte. Ce sens de l'honneur perdure jusqu'au cimetière. Il est de bon ton de regrouper ses tombes par corporation. Les ouvriers de la tannerie et ceux de la savonnerie y sont séparés, même dans la mort, par le petit peuple indistinct de la vieille ville.
Zola augmenté
Daniel Diégèse
2014










28 mars






2009 2008 2007 2006 2005 2004 2003 2002 2001 2000






2013 2012 2011 2010