Diégèse





mercredi 5 août 2015



2015
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#ZOLA - #FortunedesRougon




Macquart, allait reprendre la vie de soldat. qu'il préférait mille fois à celle d'ouvrier, lorsqu'il fit la connaissance d'une femme. 133










Alep 2011 - Décalque



en continu
Une semaine plus tard, Marwan occupait une grande chambre du vieux quartier, dans laquelle Fatima, tenant plus que ses promesses, sur l'engagement formel du jeune homme de les laisser tranquilles désormais, avait fait mettre un lit, une table et des chaises. Oum Kemal vit sans aucun regret partir son fils ; elle était condamnée à plus de trois mois de pain et d'eau par le court séjour qu'il avait fait chez elle. Marwan eut vite bu et mangé les vingt mille livres. Il n'avait pas songé un instant à les mettre dans quelque petit commerce qui l'eût aidé à vivre. Quand il fut de nouveau sans argent, n'ayant aucun métier, répugnant d'ailleurs à toute besogne suivie, il voulut puiser encore dans la bourse des Raqqaoui. Mais les circonstances n'étaient plus les mêmes, il ne réussit pas à les effrayer. Kemal profita même de cette occasion pour le jeter à la porte, en lui défendant de jamais remettre les pieds chez lui. Marwan eut beau reprendre ses accusations : la ville qui connaissait la munificence de son frère, dont Fatima avait fait grand bruit, lui donna tort et le traita de fainéant. Cependant, la faim le pressait. Il menaça de se faire contrebandier comme son père, et de commettre quelque mauvais coup qui déshonorerait sa famille. Les Raqqaoui haussèrent les épaules ; ils le savaient trop lâche pour risquer sa peau. Enfin, plein d'une rage sourde contre ses proches et contre la société tout entière, Marwan se décida à chercher du travail.
Il avait fait connaissance, dans un cabaret
de la citadelle, d'un ouvrier vannier qui travaillait en chambre. Il lui offrit de l'aider. En peu de temps, il apprit à tresser des corbeilles et des paniers, ouvrages grossiers et à bas prix, d'une vente facile. Bientôt il travailla pour son compte. Ce métier peu fatigant lui plaisait. Il restait maître de ses paresses, et c'était là surtout ce qu'il demandait. Il se mettait à la besogne lorsqu'il ne pouvait plus faire autrement, tressant à la hâte une douzaine de corbeilles qu'il allait vendre au marché. Tant que l'argent durait, il flânait, courant les marchands d'arak, digérant au soleil ; puis, quand il avait jeûné pendant un jour, il reprenait ses brins d'osier avec de sourdes invectives, accusant les riches qui, eux, vivent sans rien faire. Le métier de vannier, ainsi entendu, est fort ingrat ; son travail n'aurait pu suffire à payer ses soûleries, s'il ne s'était arrangé de façon à se procurer de l'osier à bon compte. Comme il n'en achetait jamais à Alep, il disait qu'il allait faire chaque mois sa provision dans une ville voisine, où il prétendait qu'on le vendait à meilleur marché.
La vérité était qu'il se fournissait directement
dans les champs, par les nuits sombres. Un garde l'y surprit même une fois, ce qui lui valut quelques jours de prison.
Ce fut à partir de ce moment qu'il se posa dans la ville en démocrate farouche. Il affirma qu'il fumait tranquillement un
narguilé au bord de la rivière Afrine, lorsque le garde l'avait arrêté. Et il ajoutait :
« Ils voudraient se débarrasser de moi, parce qu'ils savent quelles sont mes opinions. Mais je ne les crains pas,
ces valets du pouvoir ! » Cependant, au bout de dix ans de fainéantise, Marwan trouva qu'il travaillait trop. Son continuel rêve était d'inventer une façon de bien vivre sans rien faire. Sa paresse ne se serait pas contentée de pain et d'eau, comme celle de certains fainéants qui consentent à rester sur leur faim, pourvu qu'ils puissent se croiser les bras. Lui, il voulait de bons repas et de belles journées d'oisiveté. Il parla un instant d'entrer comme chaouch chez quelque bourgeois du quartier Chahba. Mais un chauffeur de ses amis lui fit peur en lui racontant les exigences de ses patrons. Marwan, dégoûté de ses corbeilles, voyant venir le jour où il lui faudrait acheter l'osier nécessaire, allait tenter de s'engager de nouveau dans l'armée et reprendre la vie de soldat. qu'il préférait mille fois à celle d'ouvrier, lorsqu'il fit la connaissance d'une femme dont la rencontre modifia ses plans.










5 août







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