Diégèse
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samedi 28
novembre 2015 |
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2015 |
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#ZOLA - #FortunedesRougon |
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Dans
la ville, l'anxiété était à
son comble. D'un instant à l'autre, on
attendait la bande insurrectionnelle. Pierre eut des mots sublimes. |
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Alep 2011 - Décalque |
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en continu |
Dans
la ville, l'anxiété était à son comble. D'un instant à l'autre, on
attendait la bande des rebelles. Le bruit de l'évasion
de Marwan fut
commenté d'une effrayante façon. On prétendit qu'il avait été
délivré par ses amis de l'État islamique, et qu'il attendait la
nuit,
dans
quelque coin, pour se jeter sur les habitants et mettre le feu aux
quatre coins de la ville. Alep, cloîtrée, affolée, se
dévorant
elle-même dans sa prison de murailles, ne savait plus qu'inventer pour
avoir peur. Les démocrates, devant la fière
attitude de Raqqaoui, eurent une courte
méfiance. Quant aux quartiers riches, aux avocats et
aux
commerçants retirés, qui la veille déblatéraient contre le salon jaune,
ils furent si surpris, qu'ils n'osèrent plus attaquer ouvertement un
homme d'un tel courage. Ils se contentèrent de dire qu'il y avait folie
à braver ainsi des rebelles victorieux et que cet
héroïsme inutile
allait attirer sur Alep les plus grands
malheurs. Puis, vers trois
heures, ils organisèrent une députation. Kemal, qui brûlait du désir
d'afficher son dévouement devant ses concitoyens, n'osait cependant pas
compter sur une aussi belle occasion.
Il eut des mots sublimes. Ce fut dans le bureau du gouverneur que le
président de la commission permanente reçut la députation de
ces
quartiers. Ces messieurs, après avoir rendu hommage à son patriotisme,
le
supplièrent de ne pas songer à la résistance. Mais lui, d'une voix
haute, parla du devoir, de la patrie, de l'ordre, de la liberté, et
d'autres choses encore. D'ailleurs, il ne forçait personne à
l'imiter ;
il accomplissait simplement ce que sa conscience, son cœur lui
dictaient.
« Vous le voyez, messieurs, je suis seul, dit-il en terminant. Je
veux
prendre toute la responsabilité pour que nul autre que moi ne soit
compromis. Et, s'il faut une victime, je m'offre de bon cœur ; je
désire que le sacrifice de ma vie sauve celle des habitants. » Un
notaire, la forte tête de la bande, lui fit remarquer qu'il courait à
une mort certaine.
« Je le sais, reprit-il gravement. Je suis prêt ! » Ces
messieurs se
regardèrent. Ce « Je suis prêt ! » les cloua
d'admiration. Décidément,
cet homme était un brave.
Le notaire le conjura d'appeler à lui les forces armées ; mais il
répondit
que le sang de ces soldats était précieux et qu'il ne le ferait couler
qu'à la dernière extrémité. La députation se retira lentement, très
émue. Une heure après, Alep traitait Raqqaoui de héros ; les plus
poltrons l'appelaient « un vieux fou ».
Vers
le soir, Raqqaoui fut très étonné de
voir accourir Ghali. L'ancien
marchand d'amandes se jeta dans ses bras, en l'appelant « grand
homme », et en lui disant qu'il voulait mourir avec lui. Le
« Je suis prêt ! » que sa domestique venait de lui
rapporter
de chez le marchand de légumes, l'avait
réellement enthousiasmé. Au fond de ce peureux, de ce grotesque, il y
avait des naïvetés charmantes. Kemal le garda, pensant
qu'il ne tirait
pas à conséquence. Il fut même touché du dévouement du pauvre
homme ;
il se promit de le faire complimenter publiquement par le gouverneur, ce
qui ferait crever de dépit les autres bourgeois, qui l'avaient si
lâchement abandonné.
Et tous deux ils attendirent la nuit dans le gouvernorat désert. |
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