Diégèse
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dimanche 25
octobre 2015 |
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2015 |
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travail est commencé
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#ZOLA - #FortunedesRougon |
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À
chaque
éclat de voix de Macquart, il se voyait pendu à une lanterne.
Enfin Antoine s'endormit. Pierre eut dix minutes d'extase pure. |
134 |
Roudier
déclara qu'il serait bon d'adresser une proclamation aux habitants. Il
fut décidé qu'on l'afficherait à tous les coins de rue. |
134 |
«
Maintenant, dit Rougon, je suis prêt à accepter
la responsabilité. Je
consens à me mettre à la tête d'une commission municipale. » |
132 |
Granoux
et Roudier se récrièrent. Plassans ne serait pas ingrat. Granoux ajouta
qu'il était sûr de l'admiration des conseillers municipaux. |
139 |
Sous
cette pluie d'éloges, Rougon baissait humblement la tête. Il saluait à
gauche, à droite, avec des allures de prince prétendant. |
132 |
Pierre
gagna la rue de la Banne. Au bas de l'escalier, il trouva Cassoute Le
terrassier n'avait pas bougé, n'ayant vu rentrer personne. |
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Alep 2011 - Décalque |
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en continu |
Mais,
dans son ravissement, il éprouvait de petits soubresauts nerveux,
à chaque éclat de voix de Marwan. Les mots de vendu, de traitre, les
menaces de pendaison, lui arrivaient par souffles
violents à travers la porte, et coupaient d'une façon désagréable son
rêve triomphant. Toujours cet homme ! Et son rêve, qui lui montrait
Alep à ses pieds,
s'achevait par la vision brusque du tribunal
islamique, des imams, des djihadistes et du public, écoutant
les
révélations
honteuses de Marwan, l'histoire de
l'argent de sa mère et
les
autres ; ou bien, tout en goûtant la mollesse du fauteuil du
gouverneur, il se
voyait tout d'un coup pendu à un support fixé sur
la grande horloge. Qui
donc le débarrasserait de ce misérable ? Enfin
Marwan s'endormit.
Kemal eut dix bonnes
minutes d'extase pure. |
Jisri
et Ghali vinrent le tirer de
cette béatitude. Ils arrivaient
de la prison, où ils avaient conduit les rebelles qu'ils avaient
arrêtés.
Le jour grandissait, la ville allait s'éveiller, il s'agissait de
prendre un parti. Jisri déclara qu'avant tout
il serait bon
de donner des informations aux habitants. Kemal, justement, lisait
celle que les rebelles avaient laissée sur
une table.
« Mais, s'écria-t-il, voilà qui nous convient parfaitement.
Il n'y a que quelques mots à changer. » Et, en effet, un quart
d'heure
suffit, au bout duquel Ghali lut, d'une voix émue :
« Habitants d'Alep, l'heure de la
lutte a sonné, le
règne de
l'ordre est revenu… » Il fut décidé que la proclamation serait
publiée
dans le journal local, et qu'on l'afficherait
à tous les coins de
rue. |
«
Maintenant,
écoutez, dit Raqqaoui, nous allons nous rendre
chez moi ;
pendant ce temps, M. Ghali réunira ici les
fidèles de notre cher
Président Assad qui
n'ont pas été arrêtés, et leur racontera les
terribles
événements de cette nuit. » Puis il ajouta, avec majesté :
« Je suis tout prêt à accepter la responsabilité de mes actes. Si
ce
que j'ai déjà fait paraît un gage suffisant de mon amour de l'ordre, je
consens à me mettre à la tête d'une commission provisoire, jusqu'à ce
que les autorités régulières puissent être rétablies. Mais, pour qu'on
ne m'accuse pas d'ambition, je ne rentrerai au gouvernorat que rappelé par
les instances légitimes qui demeurent. » |
Ghali
et Jisri se récrièrent. Alep
ne serait pas
ingrat. Car enfin leur ami avait sauvé la ville.
Et ils rappelèrent tout ce qu'il avait fait pour la cause de l'ordre :
le salon jaune toujours ouvert aux amis du pouvoir, la bonne parole
portée dans les quartiers, le dépôt d'armes dont l'idée lui
appartenait, et surtout cette nuit mémorable, cette nuit de prudence et
d'héroïsme, dans laquelle il s'était illustré à jamais. Ghali ajouta
qu'il était sûr d'avance de l'admiration et de la reconnaissance de
messieurs les responsables. Il conclut en disant :
« Ne bougez pas de chez vous ; je veux aller vous chercher
et vous
ramener en triomphe. » |
Jisri
dit encore
qu'il comprenait, d'ailleurs,
le tact, la modestie de leur ami, et qu'il l'approuvait. Personne,
certes, ne songerait à l'accuser d'ambition, mais on sentirait la
délicatesse qu'il mettait à ne vouloir rien être sans l'assentiment
des
officiels. Cela était
très digne, très noble, tout à fait grand. Sous
cette pluie d'éloges, Raqqaoui baissait humblement la
tête. Il
murmurait : « Non, non, vous allez trop loin », avec
de petites
pâmoisons d'homme chatouillé voluptueusement.
Chaque phrase des deux commerçants retirés des affaires, placés l'un à sa
droite, l'autre à sa gauche, lui passait suavement sur
la face ; et, renversé dans le fauteuil du gouverneur, pénétré par les
senteurs administratives du bureau, il saluait à gauche, à
droite,
avec des allures de Premier Ministre félon dont un coup d'État va
faire un Président. |
Quand
ils furent las de s'encenser, ils descendirent. Ghali partit à
la recherche des responsables. Jisri dit à Raqqaoui d'aller en
avant ; il le rejoindrait chez lui, après avoir donné les ordres
nécessaires pour la garde du gouvernorat. Le jour grandissait.
Kemal
gagna sa maison, en
faisant sonner militairement ses talons
sur les trottoirs encore déserts. Il tenait son keffieh à la main,
malgré le froid vif ; des bouffées d'orgueil lui jetaient tout le sang
au visage.
Au bas de l'escalier, il trouva Ahmed. Le terrassier n'avait pas
bougé, n'ayant vu rentrer personne. Il était là, sur la première
marche, sa grosse tête entre les mains, regardant fixement devant lui,
avec le regard vide et l'entêtement muet d'un chien fidèle.
« Tu
m'attendais, n'est-ce pas ? lui dit Kemal, qui comprit tout en
l'apercevant. Eh bien ! va dire à Marwan que je suis rentré.
Demande-le au gouvernorat. » Ahmed se leva et se retira,
en saluant
gauchement. Il alla se faire arrêter comme un mouton, pour la grande
réjouissance de Kemal, qui riait tout seul en
montant l'escalier,
surpris de lui-même, ayant vaguement cette pensée :
« J'ai du courage, aurais-je de l'esprit ? » |
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