Diégèse
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jeudi 10
septembre
2015 |
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2015 |
ce
travail est commencé
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et
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(5 x 11 x 367
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ce
qui représente 28,3973% de la vie de l'auteur |
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L'atelier du texte |
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#ZOLA - #FortunedesRougon |
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Ils
se
saluèrent. Peu leur importait le mur qui les séparait, maintenant
qu'ils se
voyaient là-bas, dans ces profondeurs discrètes. |
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Je
savais continua Miette que tu tirais de l'eau chaque jour. Je me
disais que je
viendrais en puiser
tous les matins en même temps que toi. |
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Alep 2011 - Décalque |
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en continu |
Puis ils se saluèrent.
« Bonjour, Selim.
– Bonjour, Maya. » Le son
étrange de leurs voix les étonna. Elles
avaient pris une sourde et singulière douceur dans ce trou humide. Il
leur semblait qu'elles venaient de très loin, avec ce chant léger des
voix entendues le soir dans la campagne. Ils comprirent qu'il leur
suffirait de parler bas pour s'entendre. Le puits résonnait au moindre
souffle. Accoudés aux margelles, penchés et se regardant, ils
causèrent. Maya
dit combien elle avait eu du chagrin depuis huit
jours. Elle travaillait à l'autre bout de la ferme et ne pouvait
s'échapper
que le matin de bonne heure. En disant cela, elle faisait une moue de
dépit que Selim distinguait
parfaitement, et à laquelle il répondait
par un balancement de tête irrité. Ils se faisaient leurs confidences,
comme s'ils se fussent trouvés face à face, avec les gestes et les
expressions de physionomie que demandaient les paroles. Peu leur
importait le mur qui les séparait, maintenant qu'ils se voyaient
là-bas, dans ces profondeurs discrètes. |
«
Je savais,
continua Maya
avec une mine futée, que tu tirais de
l'eau chaque jour à la même heure. J'entends, de la maison, grincer la
poulie. Alors j'ai inventé un prétexte, j'ai prétendu que l'eau de ce
puits cuisait mieux les légumes. Je me disais que je viendrais en
puiser tous les matins en même temps que toi, et que je pourrais te
dire bonjour, sans que personne s'en doutât. » Elle eut un rire
d'innocente qui s'applaudit de sa ruse, et elle termina en disant :
« Mais je ne m'imaginais pas que nous nous verrions dans
l'eau. »
C'était là, en effet, la joie inespérée qui les ravissait. Ils ne
parlaient guère que pour voir remuer leurs lèvres, tant ce jeu nouveau
amusait l'enfance qui était encore en eux.
Aussi se promirent-ils sur tous les tons de ne jamais manquer au
rendez-vous matinal. Quand Maya eut déclaré qu'il
lui fallait s'en
aller, elle dit à Selim qu'il pouvait tirer
son seau d'eau. Mais Selim n'osait remuer la
corde : Maya
était restée penchée, il
voyait toujours son visage souriant, et il lui en coûtait trop
d'effacer ce sourire. À un léger ébranlement qu'il donna au seau, l'eau
frémit, le sourire de Maya pâlit. Il s'arrêta,
pris d'une étrange
crainte : il s'imaginait qu'il venait de la contrarier et qu'elle
pleurait. Mais l'enfant lui cria : « Va donc ! va donc ! » avec un rire
que l'écho lui renvoyait plus prolongé et plus sonore. Et elle fit
elle-même descendre un seau bruyamment. Il y eut une tempête. Tout
disparut sous l'eau noire. Selim alors se décida à
remplir ses deux
cruches, en écoutant les pas de Maya, qui s'éloignait, de
l'autre
côté de la muraille. |
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10 septembre |
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