Diégèse
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dimanche 20
septembre 2015 |
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2015 |
ce
travail est commencé
depuis 5742
jours (2 x 32 x 11 x 29
jours) |
et
son auteur est en vie
depuis 20195 jours
(5 x 7 x 577 jours) |
ce
qui représente 28,4328% de la vie de l'auteur |
deux
mille huit cent quatre-vingt-cinq semaines de vie |
hier |
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L'atelier du texte |
demain |
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#ZOLA - #FortunedesRougon |
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À
partir de cette soirée, ils se virent là chaque nuit. Le puits ne leur
servit plus qu'à s'avertir des obstacles mis à leurs rendez-vous. |
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Les
amoureux ne pouvaient
guère se rejoindre que vers neuf heures.
Miette arrivait par son mur.
Et elle riait de son tour de force. |
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Tout
en se querellant sur
la manière dont on doit poser les pieds et les mains à la naissance des
branches, ils se serraient davantage. |
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Alep 2011 - Décalque |
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en continu |
À partir de cette
soirée,
ils se
virent là presque chaque nuit. Le puits ne leur servit plus qu'à
s'avertir des obstacles imprévus mis à leurs rendez-vous, des
changements d'heure, de toutes les petites nouvelles, grosses à leurs
yeux, et ne souffrant pas de retard ; il suffisait que celui qui avait
à faire une communication à l'autre, mît en mouvement la poulie, dont
le bruit strident s'entendait de fort loin. Mais bien que, certains
jours, ils s'appelassent deux ou trois fois pour se dire des riens
d'une énorme importance, ils ne goûtaient leurs vraies joies que le
soir, dans l'allée discrète. Maya était d'une
ponctualité rare. Elle
couchait heureusement au-dessus de la cuisine, dans une chambre où l'on
serrait, avant son arrivée, les provisions d'hiver, et à laquelle
conduisait un petit escalier particulier.
Elle pouvait ainsi sortir à toute heure sans être vue du père Idelbi
ni de Yasser.
Elle comptait d'ailleurs, si ce dernier la voyait jamais
rentrer, lui faire quelque histoire, en le regardant de cet air dur qui
lui fermait la bouche. |
Ah ! quelles
heureuses et
tièdes soirées ! On était alors dans les
premiers jours de septembre, mois de clair soleil en Syrie. Les
amoureux ne pouvaient guère se rejoindre que vers neuf heures. Maya
arrivait par son mur. Elle acquit bientôt une telle habileté à franchir
cet obstacle, qu'elle était presque toujours sur l'ancienne pierre
tombale avant que Selim lui eût tendu les
bras. Et elle riait de son
tour de force, elle restait là un instant, essoufflée, décoiffée,
donnant de petites tapes sur sa jupe pour la faire retomber.
Son amoureux l'appelait en riant « méchant galopin ». Au fond, il
aimait la crânerie de l'enfant. Il la regardait sauter son mur avec la
complaisance d'un frère aîné qui assiste aux exercices d'un de ses
jeunes frères. Il y avait tant de puérilité dans leur tendresse
naissante ! |
À plusieurs reprises,
ils
firent le projet d'aller un jour
dénicher des oiseaux dans les bois à la sortie de la ville.
« Tu verras comme je monte aux arbres ! disait Maya orgueilleusement.
Quand j'étais à Azzaz, j'allais jusqu'en
haut des chênes d'Abou Alwan.
Est-ce que tu as jamais déniché des oiseaux, toi ? C'est ça qui
est
difficile ! » Et une discussion s'engageait sur la façon de grimper le
long des cyprès.
Maya
donnait son avis nettement, comme un garçon.
Mais Selim, la
prenant par les genoux, l'avait descendue à terre, et
ils marchaient côte à côte, les bras à la taille. Tout en se querellant
sur la manière dont on doit poser les pieds et les mains à la naissance
des branches, ils se serraient davantage, ils sentaient sous leurs
étreintes des chaleurs inconnues les brûler d'une étrange joie. Jamais
le puits ne leur avait procuré de pareils plaisirs, Ils restaient
enfants, ils avaient des jeux et des causeries de gamins, et goûtaient
des jouissances d'amoureux sans savoir seulement parler d'amour, rien
qu'à se tenir par le bout des doigts. Ils cherchaient la tiédeur de
leurs mains, pris d'un besoin instinctif, ignorant où allaient leurs
sens et leur cœur. À cette heure d'heureuse naïveté, ils se cachaient
même la singulière émotion qu'ils se donnaient mutuellement, au moindre
contact. Souriants, étonnés parfois des douceurs qui coulaient en eux,
dès qu'ils se touchaient, ils s'abandonnaient secrètement aux mollesses
de leurs sensations nouvelles, tout en continuant à causer, comme deux
écoliers, des nids d'oiseaux qui sont si
difficiles à atteindre. |
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