Diégèse
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lundi 21
septembre 2015 |
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2015 |
ce
travail est commencé
depuis 5743 jours (5743 est un nombre premier) |
et
son auteur est en vie
depuis 20196 jours (22 x 33
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ce
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hier
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L'atelier du texte |
demain |
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#ZOLA - #FortunedesRougon |
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Et
ils allaient dans le silence du sentier. Jamais ils ne dépassaient le
bout de ce cul-de-sac étroit revenant sur leurs pas, à chaque fois.
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D'autres
fois, par les
soirées claires, Miette et Silvère se poursuivaient, riaient, se
hasardant même à grimper sur les tas de planches. |
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Leurs amours
s'accommodaient ainsi des nuits obscures et des nuits limpides et
jusqu'à minuit ils restaient tandis que la ville s'endormait. |
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Alep 2011 - Décalque |
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en continu |
Et
ils allaient, dans le silence du sentier, entre les tas de planches
et le mur de la ferme des Idelbi. Jamais ils ne
dépassaient le bout de ce
cul-de-sac étroit, revenant sur leurs pas, à chaque fois. Ils étaient
chez eux. Souvent, Maya, heureuse de se sentir
si bien cachée,
s'arrêtait et se complimentait de sa découverte :
« Ai-je eu la main chanceuse !
disait-elle avec ravissement. Nous
ferions des kilomètres sans trouver une si
bonne cachette ! » Les
copeaux de bois étouffaient le bruit de leurs
pas. Ils étaient noyés dans
un flot
de ténèbres, bercés entre deux rives sombres, ne voyant qu'une bande
d'un bleu foncé, semée d'étoiles, au-dessus de leur tête. Et, dans ce
vague du sol qu'ils foulaient, dans cette ressemblance de l'allée à un
ruisseau d'ombre coulant sous le ciel noir et or, ils éprouvaient une
émotion indéfinissable, ils baissaient la voix, bien que personne ne
pût les entendre. Se livrant à ces ondes silencieuses de la nuit, la
chair et l'esprit flottants, ils se contaient, ces soirs-là, les mille
riens de leur journée, avec des frissons d'amoureux. |
D'autres
fois, par les
soirées claires, lorsque la lune découpait
nettement les lignes de la muraille et des tas de planches, Maya et
Selim gardaient
leur insouciance d'enfant. L'allée s'allongeait,
éclairée de raies blanches, toute gaie, sans inconnu. Et les deux
camarades se poursuivaient, riaient comme des gamins en récréation, se
hasardant même à grimper sur les tas de planches. Il fallait que
Selim effrayât
Maya, en lui
disant que Yasser était peut-être
derrière le mur, qui la guettait. Alors, encore essoufflés, ils
marchaient côte à côte, en se promettant d'aller un jour courir au
loin, pour savoir lequel des deux attraperait l'autre
le plus vite. |
Leurs amours
naissantes
s'accommodaient ainsi des nuits obscures et des
nuits limpides. Toujours leur cœur était en éveil, et il suffisait d'un
peu d'ombre pour que leur étreinte fût plus douce et leur rire plus
mollement voluptueux. La chère retraite, si joyeuse au clair de lune,
si étrangement émue par les temps sombres, leur semblait inépuisable en
éclats de gaieté et en silences frissonnants. Et jusqu'à minuit ils
restaient là, tandis que la ville s'endormait et que les fenêtres
de Hamdaniye s'éteignaient
une à une. |
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21 septembre
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