Diégèse
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mardi 22
septembre
2015 |
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2015 |
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travail est commencé
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#ZOLA - #FortunedesRougon |
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Jamais
ils ne furent troublés dans leur solitude. Quand
les soirées devenaient
plus fraîches ils n'apercevaient plus qu'un feu de bohémiens. |
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Quand
l'heure sonnait, il
leur fallait se dire adieu. Miette se décidait à remonter sur son mur.
Les adieux traînaient un bon quart d'heure. |
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Alep 2011 - Décalque |
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en continu |
Jamais ils ne furent
troublés dans leur solitude. À cette heure
avancée, les gamins ne jouaient plus à cache-cache derrière les tas de
planches. Parfois, lorsque les jeunes gens entendaient quelque bruit,
un chant d'ouvriers passant sur la route, des voix venant des trottoirs
voisins, ils se hasardaient à jeter un regard sur le tombeau du
saint. Le champ
des poutres s'étendait, vide, peuplé de rares ombres. Par les
soirées tièdes, ils y voyaient des couples vagues d'amoureux, des
vieillards assis sur des madriers, au bord du grand chemin. Quand les
soirées devenaient plus fraîches, ils n'apercevaient plus, dans l'aire
mélancolique et déserte, qu'un feu de bédouins, devant lequel
passaient de grandes ombres noires. L'air calme de la nuit leur
apportait des paroles et des sons perdus, le bonsoir d'un homme
fermant sa porte, le claquement d'une fenêtre, l'heure grave des
horloges,
tous ces bruits mourants d'une ville moderne qui se couche.
Et lorsqu'Alep
était endormie, ils entendaient encore les
querelles
des bédouins, les
pétillements de leur feu, au milieu desquels
s'élevaient brusquement des voix gutturales de jeunes filles chantant
en une langue inconnue, pleine d'accents rudes. |
Mais les amoureux ne
regardaient pas longtemps au dehors, vers le tombeau du saint ; ils se
hâtaient de rentrer chez eux, ils se remettaient
à marcher le long de leur cher sentier clos et discret. Ils se
souciaient bien des autres, de la ville entière ! Les quelques planches
qui les séparaient des méchantes gens leur semblaient, à la longue, un
rempart infranchissable. Ils étaient si seuls, si libres dans ce coin
situé en plein faubourg, à quelques encablures de l'entrée de la
ville, qu'ils
s'imaginaient parfois être bien loin, au fond de quelque creux de
l'Afrine, en rase
campagne. De tous les bruits qui venaient à eux, ils
n'en écoutaient qu'un avec une émotion inquiète, celui des horloges
battant lentement dans la nuit. Quand l'heure sonnait, parfois ils
feignaient de ne pas entendre, parfois ils s'arrêtaient net, comme pour
protester. Cependant, ils avaient beau s'accorder dix minutes de grâce,
il leur fallait se dire adieu. Ils auraient joué, ils auraient bavardé
jusqu'au matin, les bras enlacés, afin d'éprouver ce singulier
étouffement, dont ils goûtaient en secret les délices, avec de
continuelles surprises. Maya se décidait enfin à
remonter sur son
mur. Mais ce n'était point fini, les adieux traînaient encore un bon
quart d'heure. |
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22 septembre |
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