Diégèse
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dimanche 27
septembre 2015 |
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2015 |
ce
travail est commencé
depuis 5749 jours (5749 est un nombre premier) |
et
son auteur est en vie
depuis 20202 jours (2 x 3 x 7 x 13 x 37 jours) |
ce
qui représente 28,4576% de la vie de l'auteur
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deux
mille huit cent quatre-vingt-six semaines de vie |
hier
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L'atelier du texte |
demain |
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#ZOLA - #FortunedesRougon |
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Ils
se couchaient sur une langue de sable. Alors Miette déclarait qu'elle
était en bateau, l'île marchait ; elle la sentait qui l'emportait.
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Alep 2011 - Décalque |
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en continu |
Selim, qui comprenait
vaguement le danger de ces extases, se levait
parfois d'un bond en proposant de passer dans une des petites îles que
les eaux basses découvraient au milieu de la rivière. Tous deux, les
pieds nus, s'aventuraient ; Maya se moquait des
cailloux, elle ne
voulait pas que Selim la soutînt, et il lui
arriva une fois de
s'asseoir au beau milieu du courant ; mais il n'y avait pas vingt
centimètres d'eau, elle en fut quitte pour faire sécher son abaya. Puis, quand ils
étaient dans l'île, ils se couchaient à plat
ventre sur une langue de sable, les yeux au niveau de la surface de
l'eau, dont ils regardaient au loin, dans la nuit claire, frémir les
écailles d'argent. Alors Maya déclarait qu'elle
était en bateau,
l'île marchait pour sûr ; elle la sentait bien qui l'emportait ; ce
vertige que leur donnait le grand ruissellement dont leurs yeux
s'emplissaient les amusait un instant, les tenait là, sur le bord,
chantant à demi-voix, ainsi que les bateliers dont les rames battent
l'eau. D'autres fois, quand l'île avait une berge basse, ils s'y
asseyaient comme sur un banc de verdure, laissant pendre leurs pieds
nus dans le courant. Et, pendant des heures, ils causaient, faisant
jaillir l'eau à coups de talon, balançant les jambes, prenant plaisir à
déchaîner des tempêtes dans le bassin paisible dont la fraîcheur
calmait leur fièvre.
Ces bains de pieds firent naître dans l'esprit de Maya un caprice qui
faillit gâter leurs belles amours innocentes. Elle voulut à toute force
prendre de grands bains. Un peu en dessus du pont, il y
avait un trou, très convenable, disait-elle, à peine profond de
cinquante à quatre-vingt centimètres, et très sûr ; il
faisait si
chaud, on serait si bien
dans
l'eau jusqu'aux épaules ; puis elle mourait depuis si longtemps du
désir de savoir nager, Selim lui apprendrait.
Selim élevait des
objections : la nuit, ce n'était pas prudent, on pouvait les voir,
ça
leur ferait peut-être du mal ; mais il ne disait pas la vraie raison,
il était instinctivement très alarmé à la pensée de ce nouveau jeu, il
se demandait comment ils se déshabilleraient, et de quelle façon il s'y
prendrait pour tenir Maya sur l'eau, dans ses
bras nus. Celle-ci ne
semblait pas se douter de ces difficultés. |
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27 septembre
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