Diégèse




jeudi 21 avril 2016



2016
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#Péguy-Pasolini - les textes de Diégèse 2016 -










Pour moi j'ai la conviction qu'il se distribue beaucoup plus de véritable culture aujourd'hui même encore, dans la plupart des écoles primaires, dans la plupart des écoles des villages de France, entre les carrés de vignes, à l'ombre des platanes et des marronniers, qu'il ne s'en distribue entre les quatre murs de la Sorbonne. Voici quelle est à peu près aujourd'hui, dans la réalité, la hiérarchie des trois enseignements : un très grand nombre d'instituteurs encore, même radicaux et radicaux-socialistes, même francs-maçons, même libre-penseurs professionnels, pour toutes sortes de raisons de situation et de race continuent encore d'exercer, généralement à leur insu, dans les écoles des provinces et même des villes un certain ministère de la culture. Ils sont encore, souvent malgré eux, des ministres, des maîtres de la distribution de la culture. Ils exercent cet office. L'enseignement secondaire donne un admirable exemple, fait un admirable effort pour maintenir, pour (sauve)garder, pour défendre contre l'envahissement de la barbarie cette culture antique, cette culture classique dont il avait le dépôt, dont il garde envers et contre tout la tradition.
Si l'on aborde ici la question du contemporain, ou même seulement celle de la contemporanéité, il est préférable d'emblée de se référer à Giorgio Agamben et à son ouvrage : « Qu'est-ce que le contemporain ? », la difficulté étant qu'il faudrait pouvoir le citer en entier. On pourra suivre Agamben quand il affirme que « Celui qui appartient véritablement à son temps, le vrai contemporain, est celui qui ne coïncide pas parfaitement avec lui ni n’adhère à ses prétentions, et ne se définit, en ce sens, comme inactuel ; mais précisément pour cette raison, précisément par cet écart et cet anachronisme, il est plus apte que les autres à percevoir et à saisir son temps. » Alain Finkielkraut, en 1992, avant d'être devenu sa propre caricature, a défini Péguy comme le « Mécontemporain ». C'était bien vu. Le terme convient d'ailleurs aussi à Pasolini. Ainsi, le personnel politique ne serait pas de son temps car, il voudrait trop être de son temps, et c'est cette impossibilité ontologique qui le rendrait fou. En effet, l'accélération des médias et leur mondialisation ont introduit dans le débat politique, à coup, notamment, de sentences de moins de 140 caractères, une maladie aigüe, qui est une maladie du temps, et que l'on pourrait donc nommer une « chronite ». Le personnel politique est atteint de « chronite ». On s'attachera ici à en décrire quelques symptômes. La conséquence en est l'incapacité partielle mais le plus souvent totale à saisir le contemporain.
Charles Péguy - Notre Jeunesse  -
Chronite aiguë - Diégèse 2016 - Péguy-Pasolini #09










21 avril







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Je suis à l'écriture comme on est à la peine... Je n'écris pas pour me distraire ni pour distraire le lecteur éventuel, ni même pour passer le temps...