Diégèse | |||||||||
jeudi 21 janvier 2016 | 2016 | ||||||||
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Maintenant,
voici ce qu'ils disent, les cheveux longs, dans leur
langage inarticulé et possédé de signes non verbaux, dans leur douteuse
apparence de motif d'icône : les « choses » de la
télévision, ou des
réclames pour les biens de consommation, dans lesquelles il est
désormais absolument inconcevable de présenter un jeune qui n'ait pas
les cheveux longs; le fait est qu'aujourd'hui, cela paraitrait
scandaleux au pouvoir. J'éprouve un immense et sincère déplaisir (et même un véritable désespoir) à le dire : désormais des milliers et des milliers de visages de jeunes Italiens ressemblent de plus en plus à celui de Merlin. La liberté qu'ils prennent de porter les cheveux comme ils le veulent n'est plus défendable, parce que ce n'est plus une liberté. Le moment est plutôt venu de dire aux jeunes que leur façon de se coiffer est horrible, parce que servile et vulgaire. Plus, le moment est venu pour eux de s'en apercevoir et de se libérer de la préoccupation coupable de se conformer à l'ordre dégradant de la horde. |
Je ne
conclurai pas ce texte comme Pasolini conclut le sien, par
une imprécation contre les barbes de toutes sortes, contre l'épilation
intégrale, ni même contre les tondeuses. En revanche, il est temps et
bien temps de
commencer le travail qui fera que nous sortirons plus vite de l'époque
dégradante dans laquelle nous vivons. À chacun des spasmes historiques
de la modernité, il s'est trouvé des inventeurs de contre-pouvoirs,
femmes et hommes qui ont tissé l'avenir de leurs espoirs et de leur
espérance et c'est, pour un temps, ceux-ci qui ont gagné. Ils n'ont pas
gagné pour leur temps, ni pour notre temps, mais ils ont gagné pour
l'histoire, pour notre histoire. Dans la première page du roman Aden Arabie, Paul Nizan, en 1930, se trouve lui aussi confronté aux spasmes historiques de la modernité historique, au commencement de ce terrible spasme d'une modernité terrible. Il écrit alors ceci : « À quoi ressemblait notre monde ? II avait l’air du chaos que les Grecs mettaient à l’origine de l’univers dans les nuées de la fabrication. (...) Alors très peu d’hommes se sentaient assez clairvoyants pour débrouiller les forces déjà à l’œuvre derrière les grands débris pourrissants. On ne savait rien de ce qu’il eût fallu savoir : la culture était trop compliquée pour permettre de comprendre autre chose que les rides de la surface. » Ainsi, pendant ces périodes spasmodiques, de tous les professionnels qui prétendent soigner la société, ne restent face à l'histoire, que ceux qui prophétisent, ne restent que les prophètes. |
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Pier Paolo Pasolini - Écrits corsaires - | Les Années barbues - Diégèse 2016 Péguy-Pasolini #01 | ||||||||
21 janvier | |||||||||
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... cette lancination fait la force de l'œuvre, entièrement la force de l'œuvre. | |||||||||
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