Diégèse | |||||||||
dimanche 15 avril 2018 | 2018 | ||||||||
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Les livres de 2018 | |||||||||
Je ne trouve pas cela drôle | 105 | ||||||||
De
Bergson à Freud,
beaucoup de philosophes se sont penchés sur le rire et sur ce qui fait
rire, et même l'austère Descartes s'y est attelé. Le dernier livre de
Noëmie Diégèse n'est pas un traité philosophique de plus sur le
comique, mais une suite de petits récits qui, chacun, décrivent une
situation considérée comme amusante ou drôle par certains, et pas du
tout par d'autres. Nous avons tous vécu l'une de ces scènes embarrassantes, comme témoins ou comme protagonistes, où, soudainement, la réalité se fissure. Car, ce sont bien alors deux scènes différentes que nous vivons dans une schize parfois douloureuse, une scène comique et une scène non comique. Ainsi, par touches successives, Noëmie Diégèse dessine les contours de ces discordances, qui peuvent être culturelles ou non, parfois liées à l'histoire personnelle de chacun, parfois au moment, qui, comme on le sait, peut être à loisir le bon moment ou le mauvais moment. On se prend en refermant le livre à s'interroger sur son propre sens de l'humour, à s'avouer qu'on a trouvé drôles des histoires qui n'en étaient pas et qu'on aurait dû rire au lieu de se vexer, pour admettre enfin, que pour jouissif qu'il soit, le rire est toujours suspect. |
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Noëmie Diégèse | |||||||||
15 avril |
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Ce n'est pas dans le contrat. | Je ne trouve pas cela drôle. | devant la violence de la mort, devant le feu éteint | en moi éminemment | bien avant dans l'histoire | oublier les pleurs, encore une fois venus | Nous sommes arrivés sans y croire | |||
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ce qui entoure ou ce qui ceinture | Pierre semblait un étranger. | un semblant d'ordre et de norme | cette ancienne rêverie de toi que je croyais perdue | Je regarde les paysages | éprouvant notre sensibilité violente |