Diégèse | |||||||||
lundi 25 février 2019 | 2019 | ||||||||
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Les Bûcherons | 56 | ||||||||
Daniel Diégèse | |||||||||
Utiliser
le seul terme de « bûcheron » pour désigner ceux qui
travaillent dans la forêt témoigne de l'appauvrissement de la langue et
de son vocabulaire dès lors qu'il s'agit d'évoquer la nature et ses
rapports avec les humains. Jusqu'au 14 juin 1791, date funeste pour les
corporations, celles-ci maintenaient par leurs rites ancestraux des
termes suffisamment précis pour nommer les très nombreux métiers de ce
que l'on nomme aujourd'hui la sylviculture. On n'en donnera ici que
quelques-uns, parmi les plus oubliés. Qui se souvient en effet que le tacrenier était celui qui, dans son moulin, réduisait en poudre l'écorce de chêne employée ensuite par les tanneurs ? Il lui arrivait parfois de rencontrer, surtout en Sologne, le balaitier qui, quant à lui, récupérait des coupes la cime des bouleaux jetés à bas pour en faire des balais qu'il allait ensuite proposer sur les marchés de la région. Il faudrait aussi se souvenir que toutes celles et ceux qui portent le nom de « Renard » pourraient bien avoir un ancêtre qui maniait la scie, mais qu'ils ou elles auraient tout aussi bien pu s'appeler « Renardier », « Ressayre », « Ressegaire », « Resseur » ou encore « Ressot. » Mais tous ces noms dépendaient aussi de la forêt. Pour être « rusquier », encore fallait-il qu'il y eût du liège, car, point de liège, point de rusquier qui pût le ramasser. Et puis, il y a ces termes que l'on utilise désormais sans toujours penser que leur origine vient de la forêt. Ainsi, le débardeur des beaux jours, qu'il mette en valeur ou non une musculature avantageuse, n'est plus réservé aux ouvriers qui transportaient les grumes jusqu'en lisière de forêt. L'huissier qui vient saisir ou déloger ne fabrique plus d'huis pour décorer les intérieurs, à moins que l'on n'affiche ses papiers colorés, qui ne seront cependant pas du meilleur effet. Et ne reprochez pas au bâcleur d'aller trop vite : s'agissant des chaises, il est seulement le spécialiste de la fabrication de leurs barreaux et de leurs pieds. |
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page 56 | |||||||||
Toute la collection | 4e de couverture | ||||||||
Sont-ils en voie
de
disparition ? Sont-ils à la hauteur des légendes qui courent sur
eux dans tous les pays tout autour de la terre ? Qui donc ?
Les bûcherons ! Daniel Diégèse, ethnologue spécialisé dans l'étude des professions dites manuelles va à la rencontre de ces professionnels de la filière du bois, en commençant bien sûr par le Canada, et plus particulièrement le Québec, mais aussi en France, en Amérique du Sud, et dans des pays où le bois se fait plus rare, où il est parfois en voie de disparition. Pour chacun de ces terrains, l'auteur recueille des témoignages de bûcherons sur leur vie professionnelle, leurs joies et leurs difficultés et inquiétudes. Mais, il s'attache surtout à collecter toutes les légendes qui courent sur ces hommes, principalement encore des hommes, qui affrontent ceux qui dans la nature ont toujours impressionné les êtres humains, anthropomorphisés dans la grande majorité des cultures et dotés parfois de pouvoirs magiques : les arbres. C'est à un voyage très particulier que ce livre à la fois très sérieux, très documenté et plein d'un poésie amoureuse de la nature et de l'humanité, que Daniel Diégèse invite ses lectrices et ses lecteurs. Les Bûcherons est sans aucun doute le livre à lire toute séance tenante, si vous aimez les belles histoires de l'ancien temps, comme celles de maintenant. |
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25 février | |||||||||
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