Diégèse




mardi premier janvier 2019



2019
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Puisque ce soir encore la lune disparaît 1



Noëmie Diégèse














Puisque ce soir encore la lune disparaît Je suis rentrée ce matin. Je ne savais pas que rentrer chez soi pouvait être à ce point une aventure. Une aventure ou un voyage. Un voyage avec des frontières, des salles d'attente, des visas, des passeports, des taxes à régler. Je ne savais pas qu'un hôpital pouvait à ce point ressembler à un aéroport international. Ce sont les mêmes salles d'attente, avec ces sièges accrochés les uns aux autres. Il y a des machines qui délivrent des boissons et des friandises. Peut-être celles de l'aéroport offrent-elles un choix un peu plus varié. Mais cela dépend certainement de l'aéroport.  Je regarde ma valise. Je la trouve un peu ridicule. J'avais choisi une valise bon marché pour ne pas me faire remarquer. C'était une idée curieuse. Je ne crois pas que quiconque aurait remarqué quelque valise que ce fût.
J'ai attendu mon tour. Je n'ai pas dit que je me sentais fiévreuse. J'ai accompli une à une toutes les formalités de sortie, qui sont aussi des formalités de départ. Dehors, un ambulancier m'attendait. Il a porté ma valise jusqu'à la voiture. Il m'a demandé si je préférais être allongée. Je ne me sentais pas fatiguée au point de ne pas pouvoir me tenir assise, mais je n'avais jamais circulé allongée dans une ambulance. J'étais curieuse de l'effet. J'ai choisi le brancard. J'ai senti que l'ambulancier était déçu. Aurait-il eu moins de travail si j'avais accepté de m'asseoir sur le siège à côté de lui  ? Peu importe. Je n'ai pas l'intention de le revoir.
Je suis chez moi. Je vais rester chez moi. J'aurai un contrôle dans un mois. D'ici-là, je dois rester chez moi. Je regarde la pièce. Rien n'a changé pendant ces trois semaines d'hôpital. Même mon regard n'a pas changé.
C'est déjà la soir. Je ferme les volets de la chambre, et je dois me pencher. J'aperçois le croissant de lune. De ma mémoire surgit alors ce mot qui résonne comme un espoir, puisque ce soir, encore, la lune disparaît, c'est donc que le jour et la nuit continuent de se succéder.









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4e de couverture






« Je ferme les volets de la chambre, et je dois me pencher. J'aperçois le croissant de lune. De ma mémoire surgit alors ce mot qui résonne comme un espoir, puisque ce soir, encore, la lune disparaît. »

L'autrice signe ici son premier roman. Noëmie Diégèse nous fait parcourir, avec mélancolie mais bonheur, les souvenirs d'une femme qui a aimé passionnément et que la maladie a éloigné de son amour. Par touches successives, nous découvrons un univers doux, et pourtant violemment strié par la violence des sentiments.

Si le temps apaise, il ne guérit jamais et les blessures secrètes sont à coup sûr les plus douloureuses.










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