Diégèse | |||||||||
lundi 28 janvier 2019 | 2019 | ||||||||
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Le Bruit de dehors | 28 | ||||||||
Daniel Diégèse | |||||||||
Il
est 7h04. C'est mercredi. J'attends. Il est 7h05. Le claquement se produit. Il y a du métal. La résonance du métal est facilement reconnaissable et assez difficilement imitable. Il est 7h05. C'est vendredi. Hier, rien ne s'est produit. Il faudra que je pense à vérifier jeudi prochain s'ils se produit quelque chose et, s'il ne se produit rien, je pourrai presque en conclure que le bruit ne se produit pas le jeudi. Le claquement ne se produit pas. Il est 8h03. Le claquement se produit. Le même claquement. Ce n'est donc pas un bruit commandé par une centrale automatique. C'est une personne humaine qui le produit. Ce n'est pas tous les jours. Et ce n'est pas toujours à la même heure. Mais, pour l'instant, c'est toujours le matin. Cela ressemble à une porte de garage métallique que l'on referme en la laissant jouer sur ses gonds. Mais alors, je devrais l'entendre aussi le soir, quand la personne qui ferme cette porte après avoir sorti son véhicule, rentre son véhicule et la referme encore. Mais je n'ai jamais entendu ce claquement le soir. Jamais, jusqu'à présent. Il est 9h02, c'est samedi. J'ai de la visite. Je n'ai pas entendu le claquement ce matin. Je l'entends soudain, mais très atténué, très lointain. Ce n'est peut-être pas le même bruit. Je demande à mon visiteur s'il a remarqué quelque chose. Il n'a rien remarqué. Il me dit qu'il s'agit certainement d'un camion-poubelle. Je ne le pense pas. Le bruit des poubelles en plastique qu retombent vides sur le sol est très différent du claquement matinal qui m'intrigue. Il est 8h02, c'est dimanche. J'entends le claquement. Très fort cette fois-ci. L'infirmier vient de rentrer dans la chambre. Je lui demande ce que ça peut bien être. Il me répond qu'il n'a rien entendu. Je pense que je commence à m'approcher de la réponse que je cherche. Le bruit est bien réel puisque je l'entends. |
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page 28 | |||||||||
Toute la collection | 4e de couverture | ||||||||
Daniel Diégèse, dans ce dernier récit philosophique n'aura pas la prétention de donner la réponse. En tout cas, pas une réponse définitive. Le narrateur de ce texte étonnant est immobilisé et il entend des bruits. Il ne peut pas savoir si ces bruits proviennent du dehors ou s'ils sont produits par sa maladie, qui, justement, modifie sa perception. Il en tire alors une méditation sur la réalité, le sens et l'identité qui font vaciller la sûreté même de la pensée cartésienne. Cette lecture, à faire de préférence, d'une seule traite, dans la clôture d'une chambre, pourrait bien modifier durablement quelques-unes de vos certitudes les plus élémentaires. |
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28 janvier | |||||||||
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