Diégèse




mercredi 4 septembre 2019



2019
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Il faudra écrire demain 247



Gustav Diégèse















Blaise Cendrars : « Écrire, ça n'est pas réellement vivre, ce n'est pas la vie du corps. On veut s'excuser en disant que c'est la vie de l'esprit, ce n'est pas la vie de l'esprit, la vie de l'esprit est la contemplation. C'est donc un vice, c'est une mauvaise habitude. C'est pourquoi ça me dégoûte, neuf fois sur dix. Je n'aime pas du tout écrire et je ne suis pas le seul parmi les écrivains. »1

Cendrars a raison, c'est une saloperie, l'écriture.


Mais, faut-il pour autant trouver une forme de consolation dans la souffrance des écrivains ? Est-ce une consolation que de souffrir avec Flaubert à travers le temps ? Non, car, si j'accorde de la valeur au texte de Cendrars, au texte de Flaubert, je n'en accorde aucune, ou si peu, au texte que j'écris.

Et pourtant, j'écris, comme on alimente un brasier qui pourrait s'éteindre avant d'avoir fait son office.

De quel office peut-il bien s'agir ? Un brasier peut encore prendre utilité, pour cuire le cru, pour chauffer le froid, quand l'écriture ne sert à rien. Qui pourrait réclamer un texte qui n'est pas encore écrit ? Et qui le réclame vraiment une fois qu'il est écrit ? Et qu'est alors ce texte à peine écrit parmi tous les textes de toutes les écritures ?


Il est ce que je suis, moi, face à l'humanité, dérisoire, précaire, mais unique. Et, je donne trace de cette unicité en produisant un agencement de mots qui ne saurait être semblable à tout autre agencement.

C'est pourquoi l'intérêt potentiel du texte, son attrait éventuel, ne sont que des prétextes pour continuer à écrire, car, la vanité totale et totalement assumée du texte dévoilerait sinon la vanité totale de mon existence. Le texte veut plaire comme je veux plaire : pour éviter le désœuvrement absolu. 

1 Extrait des Nouveaux chemins de la connaissance, Raphaël Enthoven, France Culture, émission du 7 juillet 2009









page 247










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4e de couverture






Gustav Diégèse est ce poète dont la sensibilité laisse entrevoir l'abîme de la condition humaine. Ce recueil de textes, par touches successives, contourne l'absence, le deuil, l'amour et la peine de vivre comme celle de ne pas vivre. Au centre de tout cela, ciment incertain, l'écriture qui se déploie avec cette insistance que seules connaissent les maladies incurables et « les duretés inhumaines du bagne ».

Gustav Diégèse est de ces poètes qui tendent à prouver que seule la poésie est l'expression privilégiée de l'universel, dans la ténuité même de ses moyens et de son économie.

Un livre à lire en humanité.










4 septembre







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