Diégèse




lundi 19 avril 2021



2021
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jeudi 23 janvier 1997 13381 jours de vie (13381 est un nombre premier)
Il y a 8852 jours (22 x 2213 jours)











En ce 23 janvier 1997, le journal télévisé commence par le procès, qui est encore à venir, de Maurice Papon. La manière dont il est alors présenté est intéressante. Premier point : son âge, 86 ans. Puis ses titres : ancien Préfet de police ; ancien Secrétaire d'État. Puis, le chef d'accusation principal : complicité de crime contre l'humanité. Puis le fait précis : la déportation des Juifs de Bordeaux. Le reportage qui suit est plus précis et explique bien que l'affaire a commencé en 1981, soit 16 ans auparavant et qu'il aura donc fallu ce temps pour que la justice passe. Il est plus précis. Il est aussi glaçant. Tout y est jusqu'au massacre du métro Charonne dans le 11e arrondissement de Paris le 8 février 1962, en passant par l'atroce répression des manifestations d'octobre 1961. Il y aura ensuite le témoignage obstiné de Michel Slitinsky, dont la douleur, palpable après tant d'années, serre le cœur.
Sinon, on réforme, déjà, la Cour d'assises et Jacques Toubon, alors ministre de la Justice, dit-on, veut abaisser l'âge requis pour être juré. On interroge des lycéennes et des lycéens, qu'on va vraisemblablement trouver dans le café à côté du studio d'enregistrement dans un arrondissement plutôt chic de Paris. On se souvient des cafés enfumés, se demandant désormais comment c'était possible. Mais, la part la plus importante de cette réforme, c'est la possibilité de faire appel en cour d'assises et non l'âge des jurés et c'est surtout pour mettre la loi française en accord avec le droit européen. Mais, cela, ce ne sera pas dit. Que dira-t-on et que pensera-t-on dans 25 ans de la réforme en cours ? On verra dans 8866 jours.
Puis on ira à Guingamp (8'06"), où l'eau du robinet est trop chargée en nitrates. On notera aussi qu'en lançant le JT, Daniel Bilalian s'est trompé, confondant Guingamp et Dunkerque, cette dernière ville n'étant évidemment pas en Bretagne. Ce que l'on notera, après tout ce temps, c'est que le responsable du Collectif « Eaux pures » affirme, au moment où La Lyonnaise des eaux se retourne contre l'État, que les actions ont commencé une dizaine d'années auparavant. Décidément, pour certaines causes, à moins de dix ans, il ne se passe rien, ni pour Papon, ni pour les nitrates. Ainsi, quand aujourd'hui encore, en Bretagne, on constate une pollution aux nitrates, cela fait plus de 30 ans, sinon 40, qu'elle est dénoncée. En Bretagne et sans doute aussi à Dunkerque... l'État sera bien condamné par la Cour de justice européenne en 2001.
On passe ensuite à une affaire sordide de tueur et de violeur en série de femmes. C'est le début de l'usage des empreintes génétiques dans les affaires criminelles de ce type. Le reportage insiste lourdement sur le caractère banal des scènes de crime. On connaît ce ressort, qui est celui des films d'horreur.
On remarquera qu'on est revenu, après un détour par la Bretagne et les nitrates, à la réforme de la justice. Jeu de montage de ce JT, propice aux messages subliminaux : on ne va quand même pas demander à des jeunes de 18 ans de juger Mamadou Traoré... Mais, il s'agit ensuite d'évoquer le suicide de l'ancien directeur de Cabinet d'un Président de région mis en cause dans une affaire d'emplois fictifs. Le journaliste pose une question : faut-il, pour respecter la présomption d'innocence, ne pas évoquer les affaires avant qu'elles soient jugées. Mais, sans pression médiatique, Papon aurait-il été jugé ?
Après un passage en mitterrandie, on ira à Orange où l'ancienne adjointe aux affaires sociales accuse le maire Jacques Bompard de népotisme. Monsieur Bompard a été réélu maire d'Orange pour la 6e fois en juillet 2020. Le reportage, qui précède de peu les élections partielles de Vitrolles part sans doute « d'un bon sentiment ». Il ne changera rien, malheureusement.
Mais, à la 20e minute du JT, sans images, deux brèves : l'interdiction d'un syndicat d'extrême-droite dans la fonction publique pénitentiaire ; la relaxe de Brigitte Bardot accusée de propos racistes pour avoir critiqué la grande fête musulmane qui donne lieu au sacrifice de moutons. Rapprochement bienvenu avec Orange, qui montre la poussée de l'extrême-droite en France, même si, à l'époque, s'agissant de Brigitte Bardot, ce rapprochement était moins évident qu'il ne le serait aujourd'hui.
Puis on passe au volet international du JT. Rien ne va plus en Serbie et le terrorisme sévit en Algérie. La crise en Centrafrique est terminée. Et retour en France vers le sauvetage du Crédit foncier.
L'enquête du jour porte sur la retraite à 55 ans (23'53"). Albert est pré-retraité. Il a 58 ans. Il en fait beaucoup plus. Pierre a 56 ans. Il est aussi pré-retraité. Même s'il est moins abîmé, il en paraît davantage. Albert écrit des poèmes. Pierre fait des additions et apprend le suédois. En fait, ce que raconte ce reportage, c'est que la pré-retraite, d'une part, respecte les différences de classes, et que, d'autre part, le travail est aliénant.
Sport.
La danse sur glace est d'un machisme étonnant, que ce soit en France ou en Russie (28'03")...
Mais le sport comprend aussi des risques. Un skieur s'est blessé et on va le déranger dans sa chambre de l'hôpital de Berne (29'12"). L'homme est visiblement fatigué. Un coquard orne son œil gauche et l'œil droit est assez mal en point. Il a été opéré le matin même et son teint est cireux. Il ne se souvient pas de son accident et c'est donc devant de potentiels millions de téléspectateurs qu'on lui propose de se le remémorer. La bêtise du reportage et des questions du présentateur sont invraisemblables. Le voyeurisme côtoie l'indécence.
On finit par le rock en prison (32'47"), mais on est vraiment épuisé. Pourtant, la musique est vraiment très bonne. Pas de trace après 1997 de ce groupe de musique né en prison en 1996.
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